22/05/2024 La nouvelle Calédonie et la Chine

La Nouvelle-Calédonie détient entre 20% et 30% des ressources mondiales de nickel, surtout utilisé dans les aciers inoxydables et, de plus en plus, dans les batteries des véhicules électriques.

Or cette richesse est considérée comme stratégique pour la future souveraineté de l’industrie automobile chinoise

L’Indonésie en sait quelque chose. Avec 21 millions de tonnes, l’Indonésie détient les plus importantes réserves mondiales de nickel. Le pays a fait de ce secteur de transformation du nickel pour la fabrication de batteries électriques la clé de son programme de développement national.

Dans l’industrie du nickel dans l’archipel indonésien, les entreprises sont principalement chinoises. Pendant les deux mandats du président Jokowi, la dépendance de l’Indonésie envers la Chine s’est accrue, alors que les pratiques chinoises en matière de conditions de travail et de droit des travailleurs, de relations avec les populations locales, de protection de l’environnement, vont à l’encontre des efforts des Indonésiens pour construire une société démocratique.

De même, l ‘influence des intérêts chinois est très présente en Nouvelle Calédonie. L’État chinois cherche à éliminer toute concurrence dans l’exploitation du nickel, très présent en Nouvelle-Calédonie et indispensable au développement des nouvelles technologies et de la voiture électrique. Les cours de ce métal ont chuté. Des mines ont fermé en Australie et la filière souffre en Nouvelle-Calédonie. Le « pacte nickel » porté par le gouvernement pour sauver cette industrie est toujours en cours de discussion. Cette situation économique préoccupante « met les gens dans la rue. Elle provoque des troubles sur lesquels surfent la Russie et l’Azerbaïdjan » selon un diplomate français.

Certains en France s’inquiètent ainsi d’une possible mise en place d’un projet minier porté par les indépendantistes associés à la Chine. Car les liens entre les mouvements indépendantistes kanak et l’empire du milieu sont connus. L’association de l’amitié sino-calédonienne a été dirigée par deux directeurs de cabinet du président indépendantiste du Congrès, Roch Wamytan. Ce dernier assume : « Nous n’avons pas peur de la Chine. C’est la France, pas elle, qui nous a colonisés. »

Au cours des dernières années, des collectivités locales de Nouvelle-Calédonie ont reçu plusieurs propositions chinoises pour des projets touristiques et économiques, dont un axé sur l’exploitation du nickel. Mais elles n’y ont pas encore donné suite, estimant sans doute que la Chine ne mettait pas le prix suffisant

Ces sujets ont-ils été abordés, lors du récent séjour en France du président chinois Xi Jinping?

Dans l’immédiat, la Nouvelle-Calédonie a subi mardi une «cyberattaque d’une force inédite» qui a depuis été «stoppée», a annoncé mercredi le gouvernement. Serait-ce un message de Pékin? De telles cyberattaques demandent des moyens et des compétences qui semblent hors de portée des indépendantistes ?

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