20/05/2024 La lâcheté européenne face à l’Iran

Israel reste discret sur les causes de l’accident d’hélicoptère qui a causé la mort du président de la République islamique d’Iran Ebrahim Raïssi et du ministre des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian, un peu plus d’un mois après les frappes israéliennes du 1er avril 2024 sur le consulat d’Iran à Damas, qui ont tué deux généraux des Gardiens de la révolution, engagés directement dans les opérations militaires du Hamas à Gaza. L’Iran avait ensuite lancé une attaque d’Israël par une flotte de drones, heureusement restée pratiquement sans effets, car des centaines de vie étaient en jeu.

Mais il y avait plus grave. Le régime à qui les compétences de haut niveau ne manquent pas était sur le point de réaliser une bombe nucléaire de forte puissance et dans l’espace un réseau de satellites tueurs. Les puissances nucléaires et spatiales dont la France, semblaient décidées à ne pas intervenir.

Si l’appareil qui transportait le président iranien avait été saboté par des agents israéliens infiltés, les centaines de jeunes étudiants iraniens emprisonnés et torturés avant pour beaucoup d’ être pendus s’en réjouiraient ? Il en serait des milliers de jeunes étudiantes qui risquent la mort du fait de vouloir retirér leurs voiles et exercer une activité professionnelle.

Jusque-là, les frappes ou les attentats attribués à Israël contre l’Iran ont toujours visé des responsables militaires ou scientifiques du régime, à commencer par ceux engagés dans les opérations à Gaza, en Syrie, ou les experts du complexe nucléaire. La dernière illustration est le bombardement chirurgical du consulat iranien à Damas (Syrie) le 1er avril 2024, qui a coûté la vie à deux généraux de la force Al Qods, la branche armée des Gardiens de la Révolution: Mohammad Reza Zahedi et Mohammad Hadi Haji Rahimi.

L’Union européenne qui n’ignore rien des dangers de la polique iranienne, dont ses ressortisants seront les premiers à souffrir

s’est impliquée dans l’opération de recherche et y a même participé activement, «En réponse à la demande d’aide iranienne, nous activons le ‘Service européen de cartographie à réponse rapide Copernicus EMS’ face à l’accident d’hélicoptère dans lequel le président iranien et le ministre iranien des Affaires étrangères auraient été à bord», écrit Janez Lenarčič, commissaire européen à l’aide humanitaire et à la protection des crises sur X. Cette contribution a été accompagnée du hashtag «EU Solidarity», soit en français «solidarité de l’UE».

Depuis l’annonce officielle de la mort du président iranien lundi, les messages de condoléances affluent du monde entier, y compris de l’UE.

Ainsi, le président du Conseil de l’UE Charles Michel a écrit sur X que l’UE exprimait ses sincères condoléances pour la mort du président Raïssi et du ministre des Affaires étrangères Abdollahian, ainsi que d’autres membres de leur délégation et de l’équipage, dans un accident d’hélicoptère. «Nos pensées vont à leurs familles.»

Un message qui passe mal. Le fait que Janez Lenarčič présente la recherche d’un président au régime dictatorial comme un acte de solidarité est loin d’être bien perçu par de nombreux politiciens européens. Cette aide a suscité de vives réactions. «Une guerre de drones contre l’Ukraine et vous parlez de solidarité de l’UE?», écrit par exemple le politicien CDU Roderich Kiesewetter sur X. Le politicien néerlandais populiste de droite Geert Wilders a lui aussi tenu des propos clairs. «Solidarité de l’UE avec le mal». Il espère en outre que l’Iran se débarrasse de «son régime islamique des mollahs, oppressif et barbare».

De même, Marie-Agnes Strack-Zimmermann, membre du PLR en charge de la défense, fait part de son incompréhension face aux propos de Janez Lenarčič. «C’est un mystère absolu pour moi de savoir comment la Commission européenne peut vanter une solidarité de l’UE avec l’Iran. Quel hashtag misérable, quelle moquerie envers les courageux combattants pour les droits de l’homme en Iran. J’attends des explications à ce sujet.»

La députée CDU Gitta Connemann a elle aussi du mal à comprendre les motivations de Janez Lenarčič derrière le hashtag de solidarité. «Soutien à un meurtrier de masse. Le régime terroriste iranien ne partage aucune valeur ni aucun objectif avec l’UE. Jusqu’où doit aller notre abnégation? C’est honteux».

L’homme politique belge Theo Francken a même choisi des mots forts. «Vous êtes complètement fou?! Ce type est un meurtrier de masse de première classe. Quelle sera la prochaine étape? Quel genre de club de nains géopolitiques est cette Commission européenne?»

Après toutes ces critiques, Janez Lenarčič s’est vu contraint de rectifier ses propos. La «mise à disposition» du système d’aide n’était «pas un acte de soutien politique à un régime», mais «l’expression de l’humanité la plus élémentaire», a déclaré le commissaire européen.

Malgré tous les efforts de l’UE, les recherches se sont terminées, comme on le sait, par la découverte des corps. Depuis l’annonce officielle de la mort du président iranien lundi, les messages de condoléances affluent du monde entier, y compris de l’UE.

Ainsi, le président du Conseil de l’UE Charles Michel a écrit sur X que l’UE exprimait ses sincères condoléances pour la mort du président Raïssi et du ministre des Affaires étrangères Abdollahian, ainsi que d’autres membres de leur délégation et de l’équipage, dans un accident d’hélicoptère. «Nos pensées vont à leurs familles.»

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