Les hommes préhistoriques utilisaient déjà des objets pour communiquer symboliquement, bien avant Homo sapiens.
Avec leurs immenses fresques animales, les grottes de Chauvet, de Cosquer, de Pech-Merle et bien sûr de Lascaux identifient Homo sapiens comme le premier grand artiste figuratif de l’Humanité. Le réalisme et la complexité des peintures, dont les plus anciennes connues (45 000 ans) sont situées dans la grotte de Sulawesi en Indonésie, ne laissent pas de place au doute : ces œuvres ont été pensées et réalisées de manière réfléchie, avec un objectif hautement symbolique.
Des activités symboliques avant Homo sapiens ?
Toutefois, la découverte de discrètes empreintes de mains et de quelques formes géométriques (traits, lignes, points) sur les parois de plusieurs grottes espagnoles posent la question de l’origine de cette pensée symbolique.
Ces motifs dans les grottes de La Pasiega, de Maltravieso, ou d’Ardales datent en effet de plus de 60 000 ans, soit bien avant l’arrivée de Sapiens en Europe.k
Attribués à Néandertal, ces motifs ont grandement participé à la révision de nos préjugés le concernant, en révélant une espèce humaine bien plus complexe et évoluée qu’on ne le pensait auparavant. Mais Néandertal a-t-il réalisé ces peintures dans le même but que Sapiens ? S’agissait-il d’œuvres symboliques ou de simples tags réalisés de manière opportuniste ? La question reste difficile à répondre, mais l’étude des pigments utilisés pourrait aider à y voir plus clair et à lever un peu plus le voile sur la culture néandertalienne.
Des « crayons » taillés de manière répétée
En effet, si Néandertal préparait ses outils de peinture à l’avance, comme le faisait incontestablement Sapiens, cela signifierait une intention symbolique claire. Et c’est d’ailleurs dans ce sens que vont les résultats d’une nouvelle étude, publiée dans la revue Science Advances. Des fragments d’ocre ont en effet été retrouvés sur plusieurs sites néandertaliens situés en Crimée et en Ukraine. Datant entre 130 000 et 33 000 ans, ces fragments ont très certainement servis à décorer des parois, des vêtements, voire les corps des Néandertaliens. Des activités symboliques, annoncent les auteurs de l’étude. En effet, l’analyse minutieuse des fragments a révélé qu’ils ont été délibérément façonnés.
Attribués à Néandertal, ces motifs ont grandement participé à la révision de nos préjugés le concernant, en révélant une espèce humaine bien plus complexe et évoluée qu’on ne le pensait auparavant. Mais Néandertal a-t-il réalisé ces peintures dans le même but que Sapiens ? S’agissait-il d’œuvres symboliques ou de simples tags réalisés de manière opportuniste ? La question reste difficile à répondre, mais l’étude des pigments utilisés pourrait aider à y voir plus clair et à lever un peu plus le voile sur la culture néandertalienne.
