nt donc vécu en compagnie des dinosaures des dizaines de millions d’années, jusqu’à la disparition de ceux-ci il y a quelques 66 millions d’années.
Les dinosaures se répartissaient entre espèces carnassières , telles que le célèbre Tyrannus Rex, et espèces végétariennes telles que l’iguanodon. Doté d’un bec corné, d’une langue agile et des dents plates renouvelées tout au long de sa vie, l’iguanodon était ainsi capable d’arracher les végétaux dont il se nourrissait et de mâcher efficacement sa nourriture.
En conséquence, les premiers mammifères n’ont survécu que grâce à leur petite taille et au fait qu’ils avaient adopté un mode de vie nocturne qui les rendait difficilement visibles
De plus les lois darwinienne de l’évolution et de la survie du plus apte les avaient dotés d’une une fourrure sombre, brun foncé ou grisâtre, idéale pour se fondre dans l’obscurité.
Une étude récente
C’est ce que révèle une étude récente, publiée dans la revue Science. Le responsable de cette étude a utilisé des techniques avancées d’analyse des mélanosomes fossilisés pour reconstituer la couleur du pelage de plusieurs espèces du Jurassique et du Crétacé. .
Les mélanosomes sont de petits organites qui contiennent la mélanine, le pigment responsable de la coloration des poils.
L’équipe a étudié les mélanosomes de 116 espèces de mammifères actuels (singes, souris, chauve-souris, félins…) afin de créer un modèle prédictif de reconstitution de la couleur du pelage basé sur leur morphologie.
En effet, les chercheurs avaient constaté que la forme des mélanosomes correspondait à la couleur de la fourrure : les poils roux et orange contenaient des mélanosomes sphériques, tandis que les poils plus foncés en avaient des plus allongés, semblables à ceux que les chercheurs avaient déjà observés chez les oiseaux et les dinosaures.
Chez les premiers mammifères, les mélanosomes se sont révélés étonnamment uniformes : « Nous avons constaté que la diversité des mélanosomes dans les poils fossiles était bien plus faible que dans les plumes fossilisées des dinosaures et des premiers oiseaux« , explique le reponsable de l’équipe Matthew Shawkey.
Contrairement aux dinosaures à plumes, qui affichaient un éventail de teintes allant du rouge au bleu iridescent, les mammifères du Mésozoïque avaient adopté une palette de couleurs sombres, sans motifs ni nuances marquées. « Cette coloration était principalement utilisée pour le camouflage mais cela pourrait aussi être lié à des facteurs métaboliques. Le système de la mélanocortine (une hormone) contrôle la production de mélanine et intervient également dans le métabolisme, le comportement, etc. Ainsi, la faible diversité est peut-être liée à une différence au sein du système de la mélanocortine. Mais cela mérite d’être approfondi«
Un bouleversement après la disparition des dinosaures
Si la sobriété chromatique a dominé le règne des premiers mammifères, la situation change radicalement après l’extinction de la fin du crétacé qui a causé la disparition de tous les dinosaures, à l’exception des oiseaux. »L’extinction des dinosaures a probablement libéré la couleur pour d’autres fonctions que le camouflage« .
En explorant de nouveaux écosystèmes, les mammifères ont commencé à utiliser leur pelage pour la sélection sexuelle, la communication et la thermorégulation.
Grâce à ces analyses, les chercheurs montrent l’apparence des premiers mammifères et renforcent l’idée qu’ils menaient une existence furtive, dissimulés dans l’ombre des grands reptiles du Mésozoïque. Une couleur qui, pour eux, était synonyme de survie.
Dans les prochaines années, les chercheurs expliquent qu’il faudra mieux étudier les mammifères de la fin du crétacé et du début du paléogène afin de mieux comprendre quand et comment la couleur de leur fourrure a commencé à se diversifier. Ils souhaitent aussi mieux explorer les relations entre la couleur de la fourrure et le métabolisme.
