21/05/2025 Faut-il renoncer à utiliser internet comme source d’information ?

Dans notre naïveté, nous pensions qu’Internet était une irremplaçable source d’information. En quelques instants, il donne accès à tout ce qu’il faut savoir dans l’actualité des sciences, de la politique et de la culture. Mais nous apprenons aujourd’hui que, selon des experts d’Europol, 90% des contenus en ligne seront produits par des logiciels d’Intelligence Artificielle.

https://www.europol.europa.eu/cms/sites/default/files/documents/Europol_Innovation_Lab_Facing_Reality_Law_Enforcement_And_The_Challenge_Of_Deepfakes.pdf

Cela n’ a priori rien d’inquiétant. L’IA est partout aujourd’hui. Mais, pour les experts d’Europol, elle sert à manipuler l’information afin d’en faire de la désinformation à grande échelle, quand ce n’est pas faciliter les crimes et délits. Elle montre des évènements qui n’ont jamais eu lieu, déforme les interprétations , prépare des rejets de grande ampleur.

De plus il existe désormais une deepfake technology autrement dit une technologie permettant de fabriquer de fausses images et de faux contenus, sans que l’utilisateur s’en aperçoive. La Russie en ferait, selon des sources, un grand usage.

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Internet est-il mort, et sommes-nous en train de l’achever ? C’est. en tout cas ce qu’affirme la « Dead Internet Theory » Une théorie du complot qui, comme beaucoup d’autres, est née sur 4chan https://fr.wikipedia.org/wiki/4chan, avant d’être popularisée en 2021 par un post sur le forum Agora Road.

Selon la Dead Internet Theory l’invasion des bots et des « faux » contenus se généralise. En effet, selon un rapport d’Imperva, une société de cybersécurité, des bots étaient à l’origine de plus de la moitié du trafic Internet en 2024. Concrètement, cela veut dire que les interactions entre humains en ligne sont peu à peu remplacées par des logiciels les imitant.

« Le meilleur moyen de comprendre la Dead Internet Theory, c’est de comprendre que l’Internet que tu as connu et aimé pendant les dernières décennies a disparu », résume au HuffPost Jake Renzella, enseignant en sciences informatiques à l’Université de Nouvelle-Galles du Sud. « C’est la fin de la période où la majorité du contenu en ligne était écrite par des humains. Nous sommes des citoyens de seconde classe d’Internet » Si ce contenu artificiel ne fait qu’augmenter, c’est en partie à cause des IA génératives, devenues accessibles au grand public avec ChatGPT fin 2022.

Depuis, on a vu l’arrivée des vidéos créées par Midjourney, des chatbots à toutes les sauces, et même des influenceurs virtuels que l’on peut créer en quelques clics. Mais même avant ChatGPT, Internet était déjà mal parti, explique Jake Renzella.

« Il n’y a pas besoin d’IA générative pour créer du contenu automatisé par des bots », indique l’enseignant spécialiste de l’IA pédagogique. « Par exemple, si je voulais propager le message qu’il faut voter pour moi lors d’une élection, je peux créer 1 000 comptes Twitter qui répètent la même phrase. Ce que les IA génératives vont nous permettre, c’est de dire “parle de quelque chose, mais en même temps propage l’idée qu’il faut voter pour moi” », . « Çela va donner des milliers de messages tous uniques, ce qui rend la détection de bots beaucoup plus difficile ».

Si on en est arrivés là, c’est aussi à cause de l’appât du gain. L’Internet n’est plus optimisé pour être pratique ou divertissant explique le Financial Times, mais pour pousser au clic, à l’achat, au scroll infini.

Pour se protéger face à un Internet mourant, où d’ici 2026, 90 % du contenu pourrait être généré par IA prévient Futurism, il n’y a pas 10 000 solutions. Il faut remettre en question ce qu’on voit en ligne, surtout ce qui nous choque, et bien sûr ne pas présumer qu’on parle à des humains. Pour Jake Renzella, une « bascule vers des réseaux sociaux plus privés », tels que Discord, est également probable. Une façon de recréer des communautés fermées aux bots – en tout cas pour le moment.

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