29/03/2025 Différences entre le cerveau humain et celui des singes

Quelle est la différence entre notre cerveau et celui des singes ? Beaucoup d’hypothèses et d’études ont déjà été menées. Pour la première fois, une étude de l’Université d’Oxford s’intéresse à l’organisation cérébrale plutôt qu’à la taille des structures.

Publiée dans la revue The Journal of Neuroscience, cette étude distingue pour la première fois, les connexions internes du cerveau humain comparées à celui des primates.

Aujourd’hui, grâce au développement de l’imagerie médicale, étudier l’organisation interne du cerveau est beaucoup plus aisée. Les chercheurs ont utilisé, pour leur étude, des données d’IRM accessibles publiquement.

Ils ont essentiellement analysé la connexion, via la matière blanche, des différentes parties du cerveau entre elles.

Dans un article de The Conversation, les auteurs expliquent : « L’ensemble des connexions de chaque région cérébrale est si spécifique que chaque région possède une empreinte digitale de connectivité unique. Dans notre étude, nous avons comparé ces empreintes de connectivité dans le cerveau de l’humain, du chimpanzé et du macaque. »

La principale différence qu’ils ont notée se situe dans les fibres de substance blanche qui relient la zone temporale du cerveau (situé au niveau de nos tempes) et la zone frontale (situé à l’avant de la tête). Ces fibres portent le nom de faisceau arqué. D’habitude, on l’associe au traitement du langage chez l’être humain. Les chercheurs ont constaté qu’il était beaucoup plus développé chez les humains.

Pour aller plus loin, les scientifiques expliquent : « Les zones cérébrales connectées par le faisceau arqué sont également impliquées dans d’autres fonctions cognitives, telles que l’intégration des informations sensorielles et le traitement de comportements sociaux complexes. Notre étude a été la première à mettre en évidence l’implication du faisceau arqué dans ces fonctions. »

Par ailleurs, ils ont aussi découvert qu’une autre zone de jonction possédait des connexions très étendues : celle entre le lobe temporal et le lobe pariétal. Cette zone traite les informations que l’on reçoit sur les autres personnes « comme la compréhension de ses croyances et intentions, pierre angulaire des interactions sociales humaines ». Elle a des connexions très étendues avec le reste du cerveau et, notamment, avec la partie analysant les « informations visuelles complexes, telles que les expressions faciales et les signaux comportementaux ».

« Cela suggère que notre cerveau est programmé pour gérer des processus sociaux plus complexes que celui de nos parents primates », expliquent les auteurs. « Notre cerveau est programmé pour être social ».

Références

https://www.jneurosci.org/content/early/2025/02/23/JNEUROSCI.2017-24.2025

Research Articles, Behavioral/Cognitive

Connectivity profile and function of uniquely human cortical areas

Katherine L. Bryant, and others

Journal of Neuroscience 17 March 2025

https://doi.org/10.1523/JNEUROSCI.2017-24.2025

    Abstract

    Determining the brain specializations unique to humans requires directly comparative anatomical information from other primates, especially our closest relatives. Human (Homo sapiens) (m/f), chimpanzee (Pan troglodytes) (f), and rhesus macaque (Macaca mulatta) (m/f) white matter atlases were used to create connectivity blueprints, i.e., descriptions of the cortical grey matter in terms of the connectivity with homologous white matter tracts. This allowed a quantitative comparative of cortical organization across the species. We identified human-unique connectivity profiles concentrated in temporal and parietal cortices, and hominid-unique organization in prefrontal cortex. Functional decoding revealed human-unique hotspots correlated with language processing and social cognition. Overall, our results counter models that assign primacy to prefrontal cortex for human uniqueness.

    Significance statement

    Understanding what makes the human brain unique requires direct comparisons with other primates, particularly our closest relatives. Using connectivity blueprints, we compared to cortical organization of the human to that of the macaque and, for the first time, the chimpanzee. This approach revealed human-specific connectivity patterns in the temporal and parietal lobes, regions linked to language and social cognition. These findings challenge traditional views that prioritize the prefrontal cortex in defining human cognitive uniqueness, emphasizing instead the importance of temporal and parietal cortical evolution in shaping our species’ abilities.



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