Que la France doive s’armer ou réarmer face à une menace militaire étrangère présentée comme grandissante n’a pas à être discuté ici. C’est aux experts mlitaires de le dire, et en dernier ressort, au Président de la république de le décider.
Mais se réarmer ne doit pas vouloir dire acheter américain. Dans le plus grand nombre des cas, les industriels et les chantiers français peuvent proposer des solutions techniquement plus efficaces et au même prix, sinon moindre, que leurs concurrents américains. Certes ceux peuvent produire en grande quantité, ce qui apporte des économies d’échelle. Mais en font-ils profiter leurs clients c’est à dire les administrations militaires qui s’approvisionnent auprès d’eux ?
C’est aux gouvernements acheteurs de faire en sorte que leurs fournisseurs leur assure un juste prix, en leur évitant notamment les dépenses techniquement inutiles. Si l’on prend l’exemple français, le porte-avions Charles de Gaulle est aussi adapté aux besoins de la défense du pays que le serait le monstrueux USS Gerald R. Ford américain. Long de 333 mètres, celui-ci pèse 112 000 tonnes et peut contenir jusqu’à 80 avions (11 mars 2025).
Dans le domaine des avions de combat l’on vient d’apprendre que Donald Trump a annoncé la signature d’un contrat avec Boeing pour la fabrication du F-47, destiné à remplacer les F-22 dans l’US Air Force. Selon lui, « rien au monde ne peut rivaliser » avec cet appareil. Le F-47 fait partie du programme NGAD visant à développer un système de guerre en réseau avec des avions de 6e génération et des drones autonomes, en réponse aux avancées technologiques de la Chine et de la Russie dans le domaine aérien.
Ce contrat représente une opportunité importante pour Boeing, qui traverse une période difficile. Il pourrait coûter entre 80 et 300 millions de dollars par appareil, le programme total se chiffrant en dizaines de milliards de dollars.
Nous aimerions savoir pour notre part quel sera le coût du programme analogue confié au français Dassault Aviation, producteur du Rafale. Au cœur de cette future version du Rafale, qui volera jusque dans les années 2060, «l’essor de la connectivité». L’appareil interagira notamment avec des capteurs et des drones accompagnateurs, au sol, en vol et dans l’espace.
Pour sa mission de frappe nucléaire, le Rafale F5 sera équipé de l’ASN4G, le futur missile nucléaire hypersonique français qui doit entrer en service en 2035. Pour le ministre, ces projets concourent à la «crédibilité technologique» de la dissuasion française.
