En 1967 le virologueTheodor Diener découvrit dans un tube à essai où il avait isolé l’agent causant la maladie de la pomme de terre dite maladie des tubercules en fuseau que ce n’était pas un virus comme il le pensait, mais un organisme encore plus petit.
Il lui fallu quatre ans pour démontrer qu’il s’agissait d’une simple molécule d’ADN qui infectait les cellules des pommes de terre avant de se reproduire. Il suggéra de la nommer un viroïde. Il s’agissait de l’agent réplicant le plus simple jusqu’alors identifié. Celui-ci élargissait ainsi d’un coup notre compréhension de ce qu’est la vie.
Curieusement cette découverte n’eut alors aucun écho. Ce fut seulement tout récemment en 2020 que le sujet des viroïdes fut abordé à nouveau par Benjamin Lee du National Center for Biotechnology Information à Bethesda, Maryland.
Depuis, ce fut une explosion de découvertes. On connaît aujourd’hui des milliers d’organismes et de microorganismes dotés de noms exotiques tels qu’obélisques, ribozyvirus et satellites. On les découvre partout mais on ignore le plus souvent leur rôle exact, non plus que leur éventuelle dangerosité.
Mais comme il s’agit de réplicateurs sous la forme la plus simple, ils obligent à repenser notre définition de la vie. On peut estimer d’ailleurs qu’ils remontent à l’origine même de celle-ci sur la Terre.
Note
Les viroïdes consistent en une séquence d’ARN sans même l’enveloppe d’une capside. Comme les virus ils se rerpduisent en entrant dans une cellule hote et en détournant ses modes de reproduction.
Les viroïdes infectent l’intérieur des cellules en tant que particules d’ARN uniquement, sans capside ni enveloppe. Ils n’ont qu’un seul ARN circulaire qui contient très peu de nucléotides (250 à 400), leur génome s’organise en bâtonnet (génome à 70 % apparié) mais la séquence nucléotidique ne code aucune protéine. Contrairement aux virus dont l’ARN peut être copié dans le cytoplasme ou le noyau, l’ARN des viroïdes est copié dans le noyau ou dans les chloroplastes, selon la famille. Cette réplication se fait grâce aux enzymes de la cellule hôte comme les ARN polymérases.
A la différence des agents subviraux comme les acides nucléiques satellites ou les virusoïdes, ils se répliquent de manière autonome et ne dépendent pas de la coinfection avec un virus assistant. Ils infectent les plantes avec un spectre d’hôte plus ou moins large et provoquent des pathologies telles qu’une réduction de la croissance allant jusqu’à la déformation, la nécrose, la chlorose, le rabougrissement et même la mort de la plante.
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