L’intelligence artificielle (IA) est plus qu’une révolution industrielle et technologique. Elle laisse entrevoir de profonds changements dans nos sociétés, dans nos rapports au savoir, au travail, à l’information, à la culture et même au langage. Cette révolution technologique ne connaît pas de frontières.
En ce sens, l’IA est un enjeu scientifique, économique, culturel, politique et citoyen qui nécessite un dialogue étroit entre les Etats, les chercheurs, les entreprises, les créateurs et la société civile. Ces échanges doivent permettre d’adapter et de préparer de manière collaborative la société aux évolutions entraînées par l’IA.
Cette rencontre internationale rassemblera près d’une centaine de pays et plus d’un millier d’acteurs du secteur privé et de la société civile venus de tous les continents. Les acteurs invités sont issus d’horizons très différents et portent chacun un engagement et une contribution forte en faveur des objectifs poursuivis par le Sommet.
C’est en ces termes qu’est présenté ce 3e Sommet. Nous n’avons rien à y redire. Dans une discipline jusqu’ici très envahie par les intérêts des Grands de l’Informatique américains, les start-up françaises commencent à assurer une approche originale, inspiré par un sens du service public et de l’intérêt général que l’on ne retrouve pas toujours dans d’autres parties du monde.
Mais il n’y a pas que dans l’Intelligence Artificielle que des valeurs proprement françaises doivent plus que jamais être affirmées. Il y celui de la fusion nucléaire. La France grâce à l’expérience permise par un parc unique au monde de centrales reposant sur la fission des atomes d’uranium, aborde désormais le domaine infiniment plus riche de la fusion .
La fusion nucléaire
À l’horizon 2050, pourra-t-on reproduire sur Terre l’énergie des étoiles et produire ainsi de l’électricité avec un faible impact sur l’environnement ? Une grande partie de la communauté scientifique internationale pense que le pari peut être gagné. Mais l’avenir de ce programme ambitieux est soumis à des décisions politiques, y compris en termes de financement .
Les centrales actuelles utilisent l’énergie dégagée par la fission de l’atome d’uranium, une réaction qui met en jeu des noyaux lourds. La fusion, en revanche, consiste à rapprocher des isotopes de l’hydrogène (deutérium et tritium), les éléments atomiques les plus légers, pour obtenir de l’hélium et de l’énergie. Cette réaction nécessite une température très élevée, analogue à celle que l’on trouve au cœur des étoiles.
On peut y parvenir en bombardant les isotopes d’hydrogène par un faisceau laser intense. L’inconvénient de cette méthode est qu’elle est très liée aux applications militaires. C’est pourquoi la plupart des scientifiques ont choisi de développer la méthode de la fusion par confinement magnétique
Dans cette option, le plasma est obtenu grâce à différents systèmes de chauffage, notamment par micro-ondes. Pour ne pas détruire les parois qui l’entourent, le plasma est maintenu en suspension au millimètre près par des champs magnétiques intenses.
Le principal avantage de la fusion thermonucléaire est qu’elle libère une quantité d’énergie bien plus grande que la fission et ne produit pas de déchets radioactifs pendant des milliers d’années. De plus, le deutérium est quasiment inépuisable (il est présent dans l’eau) et le tritium est facile à produire.
Mais on est encore loin de maîtriser la fusion, qui nécessite une dépense d’énergie très importante. L’Union européenne, la Russie, le Canada et les États-Unis se sont associés pour construire en commun un réacteur expérimental (ITER) qui actuellement connaît quelques difficultés de financement.
Il faudra ensuite quelques décennies avant d’espérer produire de l’électricité par fusion en quantité suffisante pour alimenter les besoins nationaux.
Pas de dégagement de gaz carbonique (CO2), donc pas d’effet de serre, pas de risque d’accident puisque la réaction s’arrête dès que le plasma n’est plus alimenté… Les avantages de la fusion sont incontestables. La réaction de fusion dégage quand même une petite quantité de déchets radioactifs qu’il faudra malgré tout traiter.
Reste la question de la distribution d’une telle énergie potentielle. La puissance de cette source énergétique nécessitera des réseaux électriques dimensionnés en conséquence. A priori, la fusion thermonucléaire reste donc une piste dont ne pourraient profiter que les pays les plus développés.
