Futurs de nos cerveaux, un essai de Raphaël Gaillard
https://www.afcan.org/dossiers_techniques/intelligence_artificielle.html
Raphaël Gaillard est un ancien élève de l’École normale supérieure.
Professeur de psychiatrie-praticien hospitalier, il est aussi directeur du Pôle hospitalo-universitaire de psychiatrie Paris 15 de l’hôpital Sainte-Anne et de l’université Paris Cité.
Il est également
-Rédacteur en chef de la revue L’Encéphale.
–Chercheur en neurosciences cognitives et pharmacologie et Président de la Fondation Pierre Deniker pour la recherche et la prévention en santé mentale.
– résident de la Compagnie des Experts Médecins auprès de la Cour d’Appel de Paris
Outre ses contributions à quatre ouvrages (Actualités sur les maladies dépressives, Lavoisier, 2018 ; Troubles d’apprentissage chez l’enfant, Lavoisier, 2014 ; Les troubles bipolaires, Lavoisier, 2014 ; Manuel de psychiatrie clinique et psychopathologique de l’adulte, PUF, 2012), il a publié aux éditions Grasset, en 2022, Un coup de hache dans la tête, Folie et créativité.
Le second ouvrage de Raphaël Gaillard, L’homme augmenté, surprendra tous ceux qui, attirés par ce titre, s’attendaient à lire un essai sur les progrès de l’Intelligence artificielle dite elle-même augmentée.
A sa lecture, ils y trouveront surtout des mises en garde. Ils découvriront que les technologies servant aussi bien à la réparation du vivant qu’à son « augmentation », n’occupent qu’une place secondaire dans son esprit en comparaison du sentiment d’urgence anthropologique qui habite l’auteur, plus soucieux de soigner que d’augmenter l’homme.
Pour se prémunir des effets délétères des hybridations qui menacent la santé de l’homme, il préconise de recourir au livre, « cet objet associant écriture et lecture qui constitue la grande hybridation de l’humanité ».
Les deux premières partie traitent de sujets connexes, l’hybridation cerveaux-machines d’une part, les risques qu’introduit l’intelligence artificielle d’autre part. La dernière insiste sur le livre comme hybridation.
La première partie, portant sur les neurosciences et leurs applications, s’ouvre sur un chapitre consacré à Elon Musk, aujourd’hui pétulant vice-président des Etats-Unis, qui s’est donné pour objectif d’augmenter par la technologie la puissance de notre cerveau.
Suivent les relations d’expériences spectaculaires visant à tromper le cerveau d’un patient pour le soulager de douleurs ou restaurer chez lui des fonctions entravées par la maladie.
Les chapitres suivants indiquent de quelle manière ces interfaces utilisées pour le soin, souvent associées à des psychostimulants, pourraient bénéficier à des individus en bonne santé pour augmenter leur potentiel.
Dans la seconde partie, Raphaël Gaillard veut montrer comment tirer parti de l’intelligence artificielle dont l’interaction avec notre propre intelligence pourrait avoir des effets critiques sur notre santé mentale si nous ne nous montrions pas à la hauteur de cet échange.
Pour le moment, selon lui, l’IA a une propension à construire de toutes pièces une réponse sans rapport avec la réalité. Il rappelle que l’usage désordonné des écrans et objets connectés n’est pas sans risques, notamment chez les jeunes
La dernière partie de l’essai est consacrée au livre en général et à ses vertus. Après un premier chapitre sur les techniques de neuromodulation, Raphaêl Gaillard qui a créé à Sainte-Anne l’Institut de ce nom https://www.ghu-paris.fr/fr/qui-sommes-nous-1éponyme montre au travers d’exemples qu’il est possible de soigner nombre de troubles mentaux résultant de l’IA, ce qu’il appelle les « psychopathologies de l’hybridation ».
Dans les chapitres conclusifs, il souligne les bienfaits que l’on peut tirer de la lecture et de l’écriture qui s’y associe souvent : c’est ainsi, selon lui, que nous éduquons notre empathie. Il encourage la médecine narrative qui, au travers des récits de patients, des grands textes de la littérature ainsi que de l’écriture de leur propre vécu, permet d’éduquer les étudiants en médecine à l’écoute de leurs futurs patients.
Pour notre part, nous ferions obsever à l’auteur qu’il sous estime les possibilités futures de ce que l’on appelle désormais l’IA augmentée. Si comme prévu par Musk l’humanité occupe un jour proche la planete Mars, ce sera pas des hommes qui le feront, mais des robot humanoïdes augmentés par une super-IA cognitive
