La disponibilité d’ordinateurs quantiques envisagée pour les années 2030 oblige à prévoir dès à présent l’impossibilité où nous serons de protéger par les méthodes actuelles de chiffrement nos communications et données numérisées.
Nos sociétés communicantes reposent, outre les technologies, sur le principe de la confidentialité des échanges. Ainsi, le chiffrement de nos correspondances assure qu’un tiers ne peut accéder au contenu de nos conversations et données numérisées. Aujourd’hui les clés de chiffrement ont gagné en complexité par rapport à ce qu’elles étaient sous l’Antiquité. Elles sont conçues pour être impossibles à résoudre en un temps raisonnable, compte tenu des ressources informatiques et des connaissances mathématiques » actuelles » selon les termes des experts de l’Agence française de sécurité des systèmes d’information (ANSSI https://cyber.gouv.fr/ ). Ces clefs protègent l’ensemble des communications et des informations numérisées qui sont stockées ou partagées dans les entreprises, les administrations ou les états-majors militaires.
Cependant l’arrivée annoncée d’ordinateurs quantiques fait apparaître le risque de voir ces données devenir lisibles par tous les utilisateurs de tels ordinateurs . Ce serait la fin des secrets scientifiques, technologiques, économiques ou diplomatiques.
Malheureusement rien en France de précis n’est mis en place pour limiter ce risque. En tout cas, rien à la hauteur de ce que peut représenter une remise en cause de nos systèmes de chiffrement actuels. Ceci même si la France s’est dotée en juillet 2023 d’une stratégie nationale pour les technologies quantiques à l’horizon 2030.
C’est sur cette perspective de 2030 que les géants du numérique- comme Google, Amazon, Microsoft ou IBM – se sont accordés pour réaliser un ordinateur quantique réellement opérationnel. Les versions actuelles génèrent encore beaucoup d’erreurs dès lors qu’on augmente leur puissance de calcul.
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France 2030 : stratégie nationale pour les technologies quantiques
Publié le : 06 juil 2023
Les technologies quantiques seront au centre des nombreuses avancées technologiques futures. La France possède les principaux atouts pour s’affirmer dans ce domaine. Une stratégie nationale dans ce domaine doit lui permettre de figurer au premier plan des pays qui maîtrisent ces technologies.
Les technologies quantiques représentent des enjeux de compétitivité et de souveraineté importants, pour lesquels la France doit absolument se doter de capacités technologiques souveraines en transformant nos écosystèmes à ces nouvelles réalités. La puissance des ordinateurs quantiques permettrait par exemple d’avoir de nouveaux outils de simulation et d’optimisation en matière de santé, environnement ou énergie, de prédire finement les propagations épidémiques, d’optimiser le trafic de manière systémique en temps réel, de dépasser la précision de nos horloges atomiques, apporter de nouvelles fonctionnalités de navigation sans satellite, ou encore de casser de manière unilatérale les clefs de chiffrement aujourd’hui inviolables, notamment celles qui sont basées sur le protocole de chiffrement RSA, utilisé par exemple pour nos payements sécurisés par carte bleue. C’est pourquoi il est crucial de se préparer et de bâtir en France les infrastructures, les technologies et les compétences pour garantir notre souveraineté et notre sécurité.
Les technologies et ordinateurs quantiques confèreront à moyen terme un avantage stratégique certain aux acteurs économiques qui s’en seront saisis. Au regard des enjeux de croissance économique et de souveraineté, et à l’instar des principales grandes puissances mondiales, les États-Unis, la Chine, le Royaume-Uni ou l’Allemagne, la France s’est dotée d’une stratégie nationale ambitieuse sur les technologies quantiques avec plus d’un milliard d’euros de financement
Aujourd’hui, la France possède les principaux atouts pour s’imposer comme un compétiteur scientifique et industriel majeur dans les technologies quantiques, notamment grâce au positionnement historique de sa recherche sur différentes briques technologiques clefs, de ses industriels précurseurs et de son écosystème dynamique de startups.
En se fondant sur ces atouts, la stratégie quantique doit permettre à la France d’entrer dans le premier cercle des pays qui maîtrisent les technologies quantiques. Cette stratégie vise à enrichir et affirmer notre capabilité sur le plan scientifique et technologique, mais aussi dans les chaînes de valeur industrielles, le développement du capital humain ou encore l’anticipation des besoins de compétences pour ces marchés, en doublant progressivement le vivier de spécialistes à l’horizon 2025, afin de garantir et pérenniser notre indépendance dans ce domaine technologique qui façonnera le futur.
