07/01/2025 Le projet norvégien NuProShip I (Nuclear Propulsion in Shipping I)




En début d’année 2024, les effectifs de la flotte marchande mondiale s’élevaient à 74 505 navires dans les onze principaux segments considérés entre 2020 et 2025 par le rapport ICS Seafarer Workforce 2021. Dans le scénario de base, la flotte totale devrait atteindre 79 282 navires à la fin de 2025.

Jusqu’à prestent, tous ces navires utilisent le fuel de pétrole ou mazout comme carburant exclusif. Les flottes de commerces sont donc un facteur essentiel dans la pollution océanique des mers, tant par la production de gaz d’échappement se comportant comme gaz à effets de serre que par les rejets de carburants tant au port qu’à la mer

Cette situation désastreuse va peut-être changer. La Norvège semble décider à jouer les premiers rôles dans la géopolitique maritime du futur avec le projet NuProShip I (Nuclear Propulsion in Shipping I), une initiative visant à intégrer la propulsion nucléaire dans sa flotte commerciale. Ce projet pourrait révolutionner l’industrie en offrant une alternative zéro émission aux combustibles fossiles

Le chantier naval norvégien Vard, en collaboration avec l’Université Norvégienne des Sciences et Technologies à Ålesund et d’autres acteurs clés, évalue actuellement l’utilisation des technologies de réacteurs nucléaires de quatrième génération dans le transport maritime. Ce projet ambitieux répond à l’urgence de décarboniser une activité qui émet environ 1 000 millions de tonnes de CO2 par an, soit 3 % des émissions mondiales.

Le projet NuProShip I a examiné les technologies disponibles et a réalisé une pré de sélection de trois types de réacteurs paraissant prometteurs pour leur efficacité et leur sécurité :

Kairos Power : Un réacteur à sels fondus haute température utilisant des particules de combustible TRISO, connues pour leur haute résilience.

Ultrasafe : Un réacteur à gaz hélium refroidi, également basé sur le combustible TRISO, offrant une efficacité thermique accrue et des coefficients de température négatifs pour une meilleure sécurité.

Blykalla : Un réacteur rapide refroidi au plomb utilisant du combustible en oxyde d’uranium, qui se distingue par son haut niveau de sécurité et sa capacité à opérer à des températures élevées.

L’adoption de la technologie nucléaire dans le transport maritime devra surmonter plusieurs obstacles, notamment les cadres réglementaires, la perception publique et les complexités techniques. Néanmoins, soutenu par le Conseil de Recherche de Norvège, le projet NuProShip semble capable de mener la Norvège vers une petite révolution qui la placerait à la tête d’une des flottes commerciales les plus puissantes du monde.

Ceci dit, ce passage au nucléaire devra être appuyé par les armateurs et compagnies de transport du monde entier. Sinon, les pays pauvres qui en hébergent un grand nombre feront tout leur possible, y compris par des sabotages dans les ports, pour décourager le nucléaire au sein des flottes commerciales.




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