Créée il y a seulement sept ans par des anciens de Palantir Technologies, une société proche du renseignement américain, l’entreprise Anduril Industries https://www.anduril.com/ s’est très vite fait connaître dans le monde de la défense et de la sécurité après avoir obtenu des contrats pour fournir des tours de surveillance autonomes [AST – Autonomous Surveillance Towers] au Service des douanes et de la protection des frontières des États-Unis ainsi que des solutions en matière de lutte anti-drones à l’US Special Operations Command [USSOCOM].
Récemment, Anduril a été sollicitée par la Royal Australian Navy pour développer un drone sous-marin autonome de grande taille [XL-AUV]. Puis, en avril dernier, son drone Fury a été retenu par l’US Air Force pour le programme CCA [Collaborative Combat Aircraft], lancé dans le cadre du projet d’avion de combat de 6e génération NGAD [New Generation Air Dominance].
En complément de ces programmes, Anduril a développé le drone aérien autonome Barracuda, c’est à dire un missile de croisière propulsé par un turboréacteur aérobie pouvant être fabriqué à grande échelle, à moindre coût et, surtout, très rapidement. Pour cela, il a du « faire simple », c’est-à-dire réduire de moitié le nombre de sous-composants, utiliser des pièces disponibles dans le commerce et rationaliser autant que possible le processus de production, en réduisant le nombre d’outils spécialisés nécessaires et en ayant recours à une main d’œuvre peu qualifiée.
Anduril précise qu’un seul Barracuda prend 50 % moins de temps à produire, nécessite 95 % moins d’outils et 50 % moins de pièces que les solutions concurrentes actuellement sur le marché. […] Par conséquent, la famille de véhicules autonomes Barracuda est 30 % moins chère en moyenne que les autres solutions, ce qui permet une utilisation à grande échelle.
La gamme « Barracuda » compte trois modèles. Plus petit que les deux autres et ayant une portée maximale d’environ 160 km, le Barracuda-100 peut être lancé par un hélicoptère ou par un lanceur au sol.
Destiné aussi bien aux chasseurs-bombardiers [F-35, F-15, F-16 et F-18] qu’aux navires de surface, le Barracuda-250 peut emporter plusieurs types de charges utiles en fonction des missions. Il peut atteindre une cible située à 370 km de distance.
Enfin, d’une portée supérieure à 900 km, le Barracuda-500 est trop volumineux pour prendre place dans la soute du F-35. En revanche, il peut être emporté par les F-15, F-16 et autres F-18, voire par des avions de transport C-130J Hercules ou C-17 Globemaster III s’ils sont conditionnés sur des palettes, comme le prévoit le concept « Rapid Dragon » de l’US Air Force.
Cela étant, les effets des drones « Barracuda » pourraient être accrus s’ils volaient en essaim, comme le permettrait le logiciel Lattice, mis au point par Anduril.
Reste à voir quel sort réservera le Pentagone à cette nouvelle gamme de munitions « complexes », alors que l’US Air Force est justement en quête d’un missile à bas coût, dans le cadre du programme « Franklin », lancé par son unité dédiée à l’innovation en juin 2024
