Le 28 décembre 2024, le drone kamikaze ukrainien MAGURA V5 est devenu le premier drone naval à couler un navire de guerre en combat actif. Cette exploit réalisé contre un navire russe dans la mer Noire, symbolise un tournant décisif dans l’évolution des conflits maritimes.
Le MAGURA V5 n’est pas un drone ordinaire. Avec sa longueur de 5,5 mètres et sa largeur de 1,5 mètre, il conjugue discrétion et agilité. Capable d’atteindre une vitesse maximale de 42 nœuds (78 km/h) et doté d’une autonomie de 800 kilomètres, il permet de frapper des cibles situées loin derrière les lignes ennemies.
Son charge explosive de 200 kg en fait une arme redoutable . Équipé de systèmes de navigation avancés, incluant GNSS, systèmes inertiels et technologies visuelles, il peut être piloté manuellement ou fonctionner de manière autonome. De plus, sa capacité de diffusion vidéo en temps réel permet à ses opérateurs d’adapter leurs stratégies au fur et à mesure des opérations.
Depuis son déploiement, le MAGURA V5 a infligé des pertes considérables à la marine russe. Lors de sa dernière mission, il a détruit ou gravement endommagé 15 navires ennemis, dont le Sergey Kotov, un navire de patrouille stratégique de la flotte de la mer Noire. Ce dernier, évalué à 65 millions de dollars (environ 60 millions d’euros), a subi des dommages irréparables au niveau de sa proue, de sa poupe et de ses flancs. 13 membres d’équipage russes ont été tués, 52 autres ont dû être évacués.
Cette attaque, qui a eu lieu dans le détroit de Kertch, reflète une préparation minutieuse. Selon les sources, l’opération a mobilisé plusieurs drones, coordonnés pour maximiser les dégâts infligés au navire russe.
En février 2024, le MAGURA V5 avait déjà coulé deux navires russes majeurs, le Tarantul-III, une corvette lance-missiles, dans la baie de Donuzlavet le Tsezar Kunikov, un navire de débarquement de classe Ropucha, au large d’Alupka.
Ces frappes ciblées ont non seulement réduit les capacités logistiques de la Russie, mais également forcé sa marine à éloigner ses ressources des zones contestées.
L’utilisation de drones kamikazes, tels que le MAGURA V5, redéfinit les règles de la guerre navale. Ces plateformes autonomes allient efficacité, coût réduit et faibles risques humains, offrant une alternative stratégique aux nations confrontées à des adversaires technologiquement supérieurs.
La montée en puissance des drones kamikazes illustre une nouvelle dynamique dans les conflits modernes. Ces appareils permettent à des nations technologiquement modestes de compenser des désavantages stratégiques par l’innovation. L’Ukraine, en particulier, a démontré que des tactiques asymétriques bien pensées pouvaient neutraliser des forces considérées comme supérieures.
| Caractéristiques | Détails |
|---|---|
| Longueur | 5,5 mètres |
| Largeur | 1,5 mètre |
| Vitesse maximale | 42 nœuds (78 km/h) |
| Autonomie | 800 kilomètres |
| Charge explosive | 200 kg |
| Navigation | GNSS, systèmes inertiels, visuels |
Alors que les coûts d’acquisition et d’exploitation de ces technologies restent modestes, leur efficacité pourrait inspirer d’autres nations à les adopter.
C’est le cas de la France. Le groupe français Exail vient de présenter à la Ciotat son nouveau drone naval de surface, Drix Océan, dérivé de son best-seller Drix. Avec cet engin de 16 mètres, capable de naviguer par gros temps et d’atteindre 6.500 km d’autonomie, le Drix Océan vise à la fois le marché civil et le marché militaire.
