Alors que la population mondiale va franchir les 7 milliards d’habitants en 2011, celle de l’Afrique était d’environ 1,05 milliards en juin. Mais les choses devraient rapidement changer puisque dans les années à venir l’accroissement de la population africaine sera particulièrement important, notamment au sud du Sahara où la population devrait passer d’un peu plus de 600 millions d’habitants en 2000 à près de 3,4 milliards en 2100. Alors que la population mondiale se sera stabilisée autour des 10 milliards, celle du continent pourrait avoir quadruplé, en passant de 800 millions à 3,6 milliards d’habitants.
Ces dernières projections de l’Institut national d’études démographiques (Ined, France) ne devraient pas passer inaperçues. Surtout si on les conjuguait avec les prévisions concernant le réchauffement climatique.
L’Afrique est un continent déjà durement frappé par la sécheresse. A l’exception de la ceinture équatoriale, l’aridité menace partout, l’eau se faisant de plus en plus rare, tant pour les usages agricoles que pour les utilisations industrielles et domestiques. Il existe déjà des guerres de l’eau dans plusieurs régions. Comment ne s’aggraveraient-elles pas ? Il sera inutile de compter sur les Institutions Internationales pour établir un peu d’équilibre. En cas de crise, le chacun pour soi y est la règle.
La situation démographique sera d’autant plus grave qu’elles relève de traditions centenaires sinon millénaires selon lesquelles la règle de 5 à 6 enfants par femme était une nécessité impérieuse. Toutes les religions mondiales imposent de forts taux de natalité. Mais ailleurs qu’en Afrique, elles ont allégé leurs pressions. Par ailleurs les femmes dans la plupart des pays ont obtenu le droit à un minimum de contrôle des naissances. Ce n’est pas le cas en Afrique où règne encore l’image de la mère de famille entourée de nombreux enfants.
Cette situation ne sera pas sans conséquences géopolitique majeures. Les raisons qui poussent aujourd’hui une partie de la population africaine à émigrer, en faisant la fortune de nombreux » passeurs, seront de plus en plus fortes. Mais en face, les pays plus riches fermeront de plus en plus leurs frontières. Il en résultera inévitablement des conflits armés aux conséquences encore peu prévisibles.
La France n’échappera pas à ces tensions. Dans les banlieues urbaines les populations issues de l’immigration, selon l’expression, se partageront sans doute entre la volonté d’un accueil plus large aux immigrés francophones et au contraire un refus accru de telles arrivées, qui pèseront sur des équilibres économiques déjà difficiles.
