Le lundi 30 septembre, le PDG de Naval Group https://fr.wikipedia.org/wiki/Naval_Group s’est rendu aux Pays-Bas afin de signer un contrat pour quatre sous-marins . Il s’agit de la version conventionnelle (propulsion diesel-électrique) du sous-marin nucléaire d’attaque (SNA) français Barracuda de classe Suffren.
La signature de cet accord à 5,6 milliards d’euros s’est déroulée à Den Helder en présence de Gijs Tuinman, secrétaire d’État à la Défense des Pays-Bas, selon La Presse de la Manche. L’information a été confirmée par Naval Group à BFM Business.
« Avec la signature de ce contrat de livraison, nous confirmons officiellement que la route vers de nouveaux sous-marins passe par la France et les Pays-Bas », a déclaré Gijs Tuinman, secrétaire d’État néerlandais à la défense, lors de la signature du contrat.
Selon Jan Willem Hartman, commandant du COMMIT, l’agence gouvernementale néerlandaise chargé des achats d’armement, les sous-marins français donneront « à la Marine royale néerlandaise une longueur d’avance dans le domaine de la lutte sous-marine« .
Ces quatre navires seront livrés à la marine néerlandaise en deux phases. Les deux premiers sous-marins, nommés Orka et Zwaardvis, seront remis en 2034. Les deux suivants, Barracuda et Tijgerhaai, seront livrés en 2039.
Selon Jan Willem Hartman, commandant du COMMIT, l’agence gouvernementale néerlandaise chargé des achats d’armement, les sous-marins français donneront « à la Marine royale néerlandaise une longueur d’avance dans le domaine de la lutte sous-marine ».
Cette signature est une victoire industrielle pour le chantier français Naval Group. Celui-ci était face à deux concurrents de taille: l’allemand ThyssenKrupp Marine Systems (TKMS) et le néerlandais Damen associé au suédois Saab. La France aura finalement fourni l’offre la plus compétitive.
Le Black Sword Barracuda BSB de la marine française
. Pour séduire les Pays-Bas, Naval Group a proposé des dérivés à propulsion diesel-électrique des sous-marins nucléaires d’attaque Barracuda de la marine française. Même s’il ne part pas d’une page blanche et pourra s’appuyer sur l’expérience emmagasinée pour les bâtiments de classe Suffren, l’industriel français se lance un défi avec ce prototype, et ce dans un court laps de temps (à horizon 2035).
Plus petit que le Suffren et ses sisterships (82 mètres contre 99,5 mètres), le BSB promet, à la Marine néerlandaise, « une grande capacité énergétique grâce à une technologie de batterie la plus moderne, des capacités améliorées pour les opérations des forces spéciales. Le tout, avec un risque de détection jugé minimal »
. « Grâce à leurs capacités opérationnelles étendues et équipés des technologies les plus récentes, ces sous-marins joueront un rôle clé dans la protection des eaux territoriales du pays et des lignes de communication maritimes, qui sont essentielles à la liberté commerciale », ajoutait Naval Group, lors de l’annonce du contrat, le 15 mars 2024.
Par ailleurs, la Cour des comptes néerlandaise, dans un rapport sur le processus d’attribution, a clairement validé la décision du gouvernement, affirmant que celle-ci a été prise « dans le respect des règles ».
L’annonce avait fait grand bruit, le 15 mars 2024. Après de longues tractations et un appel d’offres âprement disputé, les Pays-Bas choisissaient Naval Group afin de renouveler sa flotte sous-marine et ses vieillissants bâtiments de la classe Walrus.
Naval group
https://fr.wikipedia.org/wiki/Naval_Group s
Note
Avantages et inconvénients d’un sous-marin diesel par rapport au nucléaire
Selon le type de mission à réaliser, chaque type de sous-marin présente des caractéristiques qui le rendent approprié pour ce type de mission.
Il faut distinguer fondamentalement deux groupes principaux selon le mode de propulsion utilisé. Le premier groupe est celui du sous-marin conventionnel, qui utilise des générateurs diesel pour charger les batteries grâce à la procédure de plongée en apnée lorsqu’il est immergé et à induction en surface lorsqu’il navigue en surface.
Le deuxième groupe principal est constitué des sous-marins nucléaires, qui utilisent un réacteur nucléaire lequel alimente une turbine à vapeur fournissant une énergie électrique illimitée pour propulser le sous-marin.
Le sous-marin conventionnel présente les caractéristiques suivantes par rapport au sous-marin nucléaire:
Il est plus petit et donc plus manœuvrant par faibles fonds, ce qui permet de mener des opérations de renseignement avec plus d’agilité et de sécurité.
Il est plus discret que le sous-marin nucléaire, puisque le réacteur lui-même et ses systèmes de refroidissement génèrent plus de bruit à basse vitesse qu’un sous-marin classique.
Au contraire, ses inconvénients fondamentaux sont:
La fatigue de l’équipage, car l’espace disponible est bien moindre que dans un sous-marin nucléaire et les conditions de vie à bord sont beaucoup plus dures. La fatigue affecte la concentration des équipages, provoquant une démotivation et même des erreurs par manque de motivation.
La capacité des batterie. Elle pose problème car le sous-marin est toujours limité par celle-ci et leur charge dépend de la situation tactique .
Contrairement aux sous-marins nucléaires, l’air n’est pas renouvelé. Dès lors, il y a épuisement de l’oxygène , par respiration et combustion. Dans le même temps le taux de dioxyde de carbone augmente à cause de la respiration humaine, de l’utilisation de la cuisine et des aléas de la vie quotidienne comme l’ouverture d’une canette de soda,
Le monoxyde de carbone s’accumule par combustion incomplète des gaz d’échappement du moteur qui sont rejetés dans le sous-marin, augmentation de la vapeur d’eau due à la respiration, à l’évaporation des cales et à la cuisson,
Il peut également y avoir présence de gaz ( fréon) et de polluants issus de réservoirs sanitaires, des peintures, des solvants,
Dans le cas de la charge de la batterie, le H2 peut augmenter et dans le pire des cas, si l’eau salée est mélangée à l’électrolyte des batteries H2SO4, du Chlore peut se former, ce qui serait dangereux sinon mortel pour l’équipage à des concentrations même faibles.
Sa vitesse maximale est de 20 nœuds pour les 40 nœuds atteints par le nucléaire, bien qu’il soit vrai que lorsqu’un sous-marin navigue à ces vitesses, il est pratiquement aveugle et excessivement indiscret, devant s’arrêter ou redescendre à des vitesses sous-marines conventionnelles pour pouvoir écouter ce qui l’entoure.
Par contre, atteindre des vitesses aussi élevées leur permet d’échapper à certaines torpilles des années 90 et même de la première décennie du 21e siècle, mais non à la dernière génération comme la torpille DM2A42 dont la vitesse peut atteindre 45 nœuds. Il lui est également impossible d’échapper à la torpille russe Shkval.–
Son autonomie est toujours inférieure à celle du sous-marin nucléaire, car il doit recharger ses batteries en fonction de la décharge qu’il a subie au cours de sa mission et, également, renouveler l’air vicié à l’intérieur du sous-marin.
Rappelons que la Chine aurait récemment perdu son dernier sous-marin nucléaire, pour des raisons non communiquées à ce jour
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