27/09/2024. Pourquoi l’Homme de Néandertal a-t-il disparu ?




Les raisons de la disparition de Néandertal font encore débat, et aucune hypothèse n’est parvenue à faire consensus. De -400 000 à -40 000 ans environ, Néandertal peuplait une bonne partie de l’Europe et de l’Asie. Ces représentants du genre Homo ont été les premiers humains préhistoriques découverts au 19e siècle. Ils ont longtemps côtoyé Homo sapiens  avant leur 
extinction.

De plus il apparaît aujourd’hui qu’ils avaient inventé l’outil de pierre, le langage symbolique et peut-être le feu pour chauffer les cavernes où ils s’abritaient. Pour ces raisons, entre autres, les hypothèses autour de leur disparition sont toujours nombreuses.

Hypothèses

Plusieurs hypothèses ont été avancées sur la disparition de cette espèce. Certains scientifiques ont pu émettre l’idée qu’Homo sapiens était plus adapté que lui à son environnement, et plus intelligent. Mais cette supposition, considérée comme trop simpliste, a été écartée : l’étude des restes fossiles montre, en effet, qu’il avait sûrement des capacités cognitives proches des nôtres. Il était tout aussi capable qu’Homo sapiens de s’adapter à son environnement.

D’autres théories ont tenté d’expliquer l’extinction de Néandertal par l ‘ apparition d’une maladie spécifique à cette espèce ou par ou par la diminution de leur fertilité ou par des guerres avec Homo sapiens  avec Homo sapiens. Or, aucune maladie n’aurait pas pu être à l’origine de la disparition des Néandertaliens puisque leur déclin n’a pas été brutal.

Aucune preuve n’est venue étayer la seconde hypothèse : la cohabitation entre Néandertal et Homo sapiens s’est  passée sans guerre notables et les données génétiques provenant d’analyses du génome de Néandertal ont permis de montrer que la population était déjà en décroissance démographique avant l’arrivée de Sapiens sur le territoire. Enfin, l’hypothèse de la baisse de la fertilité n’est pas démontrable.

Deux lignées de Néanderthaliens

En septembre 2024, une équipe de recherche a annoncé dans la revue Cell Genomics, la découverte d’un corps néandertalien dans la grotte Mandrin, un site préhistorique qui se trouve dans la Drôme. Ce type de découverte est rarissime : la dernière fois que des restes néandertaliens ont été exhumés en France remonte à 1978.

Les fouilles archéologiques ont mis au jour une trentaine de dents, des os de mandibule, des phalanges ou des fragments de crâne. L’individu a été surnommé Thorin, en référence à un personnage du Hobbit de J. R. R. Tolkien.

D’après les analyses génétiques, il appartiendrait à une population jusqu’alors inconnue de l’espèce Homo neanderthalensis. Thorin pourrait alors correspondre à une branche différente de néandertaliens. Mais rien en fait ne confirme l’isolement génétique de cette population .

Celui-ci est peu probable. Comment croire que ces néanderthaliens ne se soient pas déplacés pendant des dizaines de milliers d’années. Or, aucun site préhistorique, que ce soit La Ferrassie, Saint-Césaire ou Goyet en Belgique, ne montre une continuité de stationnement pendant autant de temps .

De plus, le fait que ces populations soient assez éloignées les unes des autres ne veut pas dire qu’il n’y avait pas des échanges de gènes entre elles , échanges qui relèveraient de simples échanges sexuels entre les groupes.

Or les données génétiques de Thorin, bien que remarquables pour un reste humain ancien, ne sont peut-être pas d’assez bonnes qualité pour détecter de tels mélanges. On ne peut doc pas conclure qu’il n’y avait pas eu des échanges avec les autres populations. Par ailleurs, les comparaisons ont été réalisées sur des populations néandertaliennes qui n’étaient pas contemporaine les une des autres.

Qu’en est-il de la consanguinité  et des dégénérescences pouvant en provenir? Comme c’est le cas chez d’autres populations de Néandertaliens, la consanguinité était présente au sein de celles-ci. « Cela ne signifie pas pour autant qu’il y avait des unions entre apparenté très proche, entre cousins ou frères et sœurs. Quand on analyse une population de petite taille, on retrouve forcément plus de consanguinité que dans une grande population.

Or, si les Néandertaliens étaient plutôt des populations de petite taille il est difficile d’en faire véritablement une cause de leur extinction au regard du peu d’éléments dont nous disposons à ce jour.

Pour conclure, plusieurs hypothèses ont été avancées sur la disparition de cette espèce. Certains scientifiques ont pu émettre l’idée qu’Homo sapiens était plus adapté que lui à son environnement, et plus intelligent. Mais cette supposition, considérée comme trop simpliste, a été écartée : l’étude des restes fossiles montre, en effet, qu’il avait sûrement des capacités cognitives proches des nôtres. Il était tout aussi capable qu’Homo sapiens de s’adapter à son environnement.

Images

https://www.gettyimages.fr/photos/neanderthal

Texte de référence

Long genetic and social isolation in Neanderthals before their extinction Ludovic SlimakTharsika Vimala Andaine Seguin-Orlando, Olivier Dutour18, Thomas Higham∙ Martin Sikora

We present the discovery of a Neanderthal body and its genome• It is one of the last representatives of these populations in Eurasia. It belongs to an unknown lineage, isolated for 50 ka . It is similar to Gibraltar Neanderthals, with whom it forms a specific branch

Summary

Neanderthal genomes have been recovered from sites across Eurasia, painting an increasingly complex picture of their populations’ structure that mostly indicates that late European Neanderthals belonged to a single metapopulation with no significant evidence of population structure. Here, we report the discovery of a late Neanderthal individual, nicknamed “Thorin,” from Grotte Mandrin in Mediterranean France, and his genome. These dentognathic fossils, including a rare example of distomolars, are associated with a rich archeological record of Neanderthal final technological traditions in this region ∼50–42 thousand years ago. Thorin’s genome reveals a relatively early divergence of ∼105 ka with other late Neanderthals. Thorin belonged to a population with a small group size that showed no genetic introgression with other known late European Neanderthals, revealing some 50 ka of genetic isolation of his lineage despite them living in neighboring regions. These results have important implications for resolving competing hypotheses about causes of the disappearance of the Neanderthals.

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