Europa Clipper est une mission spatiale de la Nasa en cours de développement. Son l’objectif est l’étude d’Europe, une des lunes de Jupiter. Europe constitue un objectif scientifique de premier plan depuis que les données fournies par la sonde Galileo à la fin des années 1990 ont permis de déterminer qu’il existait un océan d’eau liquide sous sa surface glacée, océan qui pourrait abriter des formes de vie.
Mais la mission d’exploration, qui doit se dérouler dans une région de l’espace fortement irradiée par sa proximité avec Jupiter, est complexe et les projets élaborés à la suite de cette découverte se sont longtemps heurtés à l’absence de moyens financiers suffisants.
Le projet Europa Clipper est le quatrième proposé mais, contrairement à ses prédécesseurs, il reçoit l’appui du Congrès américain au milieu de la décennie 2010. Il prévoit le lancement d’une sonde spatiale de six tonnes emportant 350 kg d’instruments scientifiques, dont un radar permettant de sonder l’océan sous la glace. La sonde spatiale devra effectuer un transit d’environ 5,5 ans comprenant un recours à l’assistance gravitationnelle de Mars et de la Terre (Technique MEGA, pour Mars-Earth Gravity Assist) avant de se placer en orbite autour de Jupiter.
La partie scientifique de la mission comporte 45 survols d’Europe sur une période de 3,5 ans. Le coût du projet est évalué en 2018 à 3,1 milliards de dollars en ne prenant pas en compte le coût de lancement.
Les études préliminaires sont engagées en 2015 et la NASA prend la décision de lancer le développement en février 2017. La date de lancement sera autour d’octobre 2024, pour une arrivée prévue le 11 avril 2030. Le lanceur choisi est le Falcon Heavy de SpaceX.
Pour en savoir plus (référence Wiipedia)
Europe est un satellite de Jupiter dont le diamètre est proche de celui de la Lune (3 121 kilomètres). Mais contrairement à cette dernière, sa surface, constituée d’une couche de glace sillonnée de fissures et d’arêtes entrecoupées de zones lisses et comportant peu de cratères d’impact, reflète une activité intense et récente. Plusieurs indices semblent montrer qu’Europe comporte sous sa couche de glace un océan d’eau liquide résultant du réchauffement suscité par les forces de marée qu’exerce Jupiter sur sa lune. Celles-ci sont particulièrement importantes car Europe est à la même distance de la planète géante que la Lune de la Terre, mais Jupiter est 318 fois plus massive que notre planète. La pression exercée par les forces de marée sur les roches entraîne leur échauffement, permettant sans doute la présence d’eau liquide malgré une température extérieure qui ne dépasse jamais −150 °C. L’océan souterrain pourrait constituer une zone habitable et héberger des micro-organismes. Pour cette raison, l’étude d’Europe par une sonde spatiale a été identifiée comme une mission prioritaire par les deux derniers rapports scientifiques décennaux de 2003 et 2011 consacrés aux sciences planétaires1.
Les deux sondes spatiales du programme Voyager sont les premières dans les années 1970 à avoir révélé les formations étranges présentes à la surface d’Europe. Mais ces engins spatiaux n’ont pu fournir que des images à faible résolution qui soulevaient plus de questions qu’elles n’apportaient de réponses. La sonde spatiale Galileo, qui a séjourné dans le système jovien de 1995 à 2003, a effectué 11 survols d’Europe et a permis d’obtenir des images et des spectres à haute résolution de différentes régions de sa surface. Ces observations ont permis d’émettre l’hypothèse d’un océan souterrain. Certaines formations à la surface permettent de penser que des échanges ont lieu entre celle-ci et l’océan souterrain. Selon les données fournies par le magnétomètre de Galileo, le déplacement d’Europe dans le champ magnétique de Jupiter induit un champ magnétique propre à la lune qui pourrait être créé par des courants électriques circulant dans les eaux salées de l’océan souterrain. L’irradiation des particules chargées en surface pourrait créer des oxydants qui, s’ils étaient transportés dans l’océan, pourraient servir de source d’énergie à des formes de vie simples1.
À l’issue de la mission de Galileo, il subsiste de nombreuses inconnues car les instruments de Galileo n’étaient pas adaptés à l’étude de la lune Europe. Ainsi, la mesure de la gravité via l’effet Doppler a permis de déterminer qu’Europe était recouvert d’une couche d’eau ou de glace d’une épaisseur comprise entre 80 et 150 km sans qu’on sache quelle est la proportion d’eau liquide. Il n’existe pas non plus de signe évident d’activité géologique même si des panaches de vapeur d’eau ont peut-être été aperçus par le télescope spatial Hubble. Bien que la modélisation des fractures qui sillonnent la surface progresse, les scientifiques n’arrivent pas à conclure sur les processus à l’œuvre. On ne dispose pas de suffisamment d’éléments non plus pour déterminer si Europe dispose de sources d’énergie suffisantes pour entretenir la vie dans son océan intérieur
Les deux sondes spatiales du programme Voyager sont les premières dans les années 1970 à avoir révélé les formations étranges présentes à la surface d’Europe. Mais ces engins spatiaux n’ont pu fournir que des images à faible résolution qui soulevaient plus de questions qu’elles n’apportaient de réponses. La sonde spatiale Galileo, qui a séjourné dans le système jovien de 1995 à 2003, a effectué 11 survols d’Europe et a permis d’obtenir des images et des spectres à haute résolution de différentes régions de sa surface. Ces observations ont permis d’émettre l’hypothèse d’un océan souterrain. Certaines formations à la surface permettent de penser que des échanges ont lieu entre celle-ci et l’océan souterrain. Selon les données fournies par le magnétomètre de Galileo, le déplacement d’Europe dans le champ magnétique de Jupiter induit un champ magnétique propre à la lune qui pourrait avoir été créé par des courants électriques circulant dans les eaux salées de l’océan souterrain. L’irradiation des particules chargées en surface générerait des oxydants qui, s’ils étaient transportés dans l’océan, serviraient de source d’énergie pour des formes de vie simples.
