11/08/2024 A quel moment les pré-humains sont-ils devenus des humains ? Et à quel moment les humains deviendront-ils des post-humains?

A quel moment les pré-humains sont-ils devenus des humains ? C’est une question que se posent depuis plus d’un siècle les paléo-anthropologues  Chaque nouveau fossile de primate qu’ils découvrent appartient-il à un humain ? Il y a cent ans le squelette du « presq’humain » Australopithecus fut découvert en Afrique du Sud, alors qu’il était recherché bien plus au nord. Cinquante ans après , ce furent les restes de l’australopithèque femelle Lucy, surnommée la grand-mère de l’humanité, qui furent trouvés dans les sables éthiopiens.

Les chercheurs de l’époque crurent pouvoir reconnaître dans ces deux événements l’apparition du genre humain Homo, à la suite de mutations que rien ne laissait prévoir.

Aujourd’hui, l’histoire de l’apparition de l’humanité est bien plus difficile à retracer. Ainsi il y a un siècle la majorité des anthropologues pensait que l’origine de l’humanité se trouvait en Eurasie, c’est-à-dire en Europe et en Asie considérées comme un continent unique. En effet, c’est en Europe que fut découvert le premiers Homo Neanderthalensis et en Asie le bien plus primitif Homo erectus.

Mais ensuite l’anthropologue Raymond Dart de l’Université de Witwaterstrand en Afrique du sud a pu étudier à partir de 1924 des fossiles provenant d’un site sud-africain nommé Taung. Il y a identifié un petit crane comportant des caractéristiques à la fois simiesques et propres à l’homme moderne. Il en a conclu qu’ils correspondaient à ceux d’un enfant d’un genre éteint qu’il a nommé Australopithecus africanus et qu’il a daté d’environ 2,8 millions d’années bp.

Ensuite vint Lucy. Son squelette, complet à 40%, était celui d’une australopithèque. Autour de lui ont été trouvés des fossiles pouvant être attribués à une dizaines d’individus de la même espèce que les chercheurs, dirigés par Tim White et le regretté Yves Coppens nommèrent Australopithecus afarensis. Plus audacieusement, ils annoncèrent que cette espèce était la première représentante du genre Homo.

A l’appui de cette hypothèse, ils évoquèrent le fait que celle-ci disposait de plus de caractéristiques que l’on retrouvera chez l’homo que n’en avaient les Australopithecus africanus,

Mais il ne fait aujourd’hui aucun doute que l’origine du genre Homo se situe en Afrique de l’Est. Le plus ancien représentant du genre ayant livré des ossements est l’Homo habilis dont les plus anciennes traces remontent à environ 2,8 millions d’années, puis des outils vieux de 3.3 millions d’années ont été découverts au Kenya Il est ensuite difficile de suivre précisément le schéma évolutif du genre Homo… On a retrouvé des Homo ergaster  (Homo erectus africains) vieux de 1.8 million d’années.

Entre 1 million d’années et environ 500 000 ans, les découvertes se font rares en Afrique… On retrouve ensuite la trace du genre Homo en Afrique de l’Est, en Zambie et en Afrique du Sud avec des crânes qui montrent des caractères modernes de sapiens (crâne plus globuleux, capacité crânienne plus élevée).

Suit un nouveau « vide » dans le buisson évolutif du genre Homo, faute de nouveaux fossiles découverts. Puis, des restes d’humains anatomiquement modernes ont été mis au jour dans le site de Jebel Irhoud au Maroc, qui avaient déjà livré plusieurs individus.

Les fossiles présentent certaines des caractéristiques dérivées uniques à Homo sapiens., l’Homme moderne. Ils sont datés d’environ 300 000 ans. Puis, des restes d’Hommes anatomiquement modernes, dont nous sommes les descendants, sont mis au jour en Ethiopie, datés entre 195 à 160 000 ans. L’un d’entre eux dont la mandibule est conservée montre un menton, signe distinctif de l’espèce Homo sapiens. Leur crâne et leur cerveau (1 400 cm3) ont la même forme que la nôtre. De plus, ils sont dépourvus de bras et épaules puissantes permettant de se déplacer dans les arbres . Ils ont à l’inverse des membres inférieurs longs permettant d’arpenter la savane.

A quel moment les humains deviendront-ils des post-humains ?

Cette question est rarement posée. Néanmoins elle intéresse de plus en plus de chercheurs en Intelligence Artificielle avancée et en robotique autonome. Ceux-ci prévoient que d’ici la fin du 21e siècle, sinon avant, des humains équipés des technologies numériques les plus avancées pourront remplacer les anciens humains dans la plupart des activités sociales essentielles.

Cela se fait déjà dans le domaine militaire où le combattant de terrain classique est de plus en plus complété par des drones intelligents de taille et format variés télécommandés par des opérateurs à distance. Nul n’ignore que ces automates peuvent être chargés de missions peu conformes à l’éthique militaire consistant notamment à détruire des immeubles civils et leurs habitants pour en extirper les terroristes s’y étant dissimulés.

Dans un domaine plus pacifique, les installations humaines durables sur les astres proches, la Lune et Mars notamment, ne pourront avant longtemps être confiées à des humains qui ne résisteraient pas aux radiations et aux températures. Il faudra faire appel à des hommes augmentés ou de synthèse n’ayant plus grand chose de l’humain tel que nous le connaissons.

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