25/07/2024 Le rôle essentiel de certains virus dans la lutte contre des affections bactériennes chez l’homme

La première chose que l’on apprend en biologie est de distinguer la bactérie du virus.

La bactérie est une entité biologique autonome mesurant de 1 à 10 microns. Organisme unicellulaire ne possédant pas de noyau, la bactérie est pourvue d’un appareil nucléaire constitué d’ADN, d’un flagelle qui lui permet de se déplacer et d’une capsule protectrice. Elle peut être aérobie, ce qui signifie qu’elle a besoin d’oxygène pour se développer, ou anaérobie. Elle peut se reproduire en se divisant et proliférer dans différents milieux qui leur sont favorables. On les retrouve dans le corps humain mais aussi dans l’eau, la terre ou en suspension dans l’air.

Les bactéries ne sont pas nécessairement pathogènes, bien au contraire. Présentes en nombre dans le système digestif, le microbiote, elles sont indispensables à son bon fonctionnement. La présence de nombreuses bactéries au niveau de la peau permet également de faire barrière aux infections. Ce sont également des bactéries qui sont à l’oeuvre dans certains phénomènes naturels tels que la fermentation.

A l’inverse de la bactérie qui est une cellule, le virus a une structure très simple. Plus petit que la bactérie, le virus mesure de 20 à 500 nanomètres. Il est constitué d’un ADN ou d’un ARN (acide ribonucléique) entouré d’une structure protéique appelée capside et parfois, mais pas toujours, d’une enveloppe. On va donc établir la classification des virus en fonction de la nature de l’acide nucléique du génome (ARN ou ADN), de la forme de la capside et de la présence ou non d’une enveloppe qu’on appelle aussi péplos.

Dans l’imaginaire collectif, les virus sont aussi dangereux pour l’homme que les bactéries. Ceci est exact dans la plupart des infections. Aujourd’hui cependant des études récentes révèlent que le « virome » qu’héberge l’organisme humain est essentiel dans la lutte de celui-ci contre les éléments pathogènes de son microbiome.

Chaque humain possède dans son virome des trillions de virus qui exercent un rôle indispensable dans son organisme, à commencer par le sang et le cerveau.

Un microbiologiste nommé David Pride, de l’Université de Californie, a entrepris de nouvelles recherches concernant les virus présents dans les divers fluides propres au corps humain, depuis la salive jusqu’au sang et aux liquides cérébraux. Lui et son équipe y trouvèrent des virus partout, pour un nombre estimé de 30 trillions, soit 10 fois plus nombreux que les microbes.

Définir leur rôle précis est encore pratiquement impossible. Il se révéla cependant que 97% de ces virus étaient des bactériophages, c’est-à-dire qui pénètrent et de reproduisent à l’intérieur des bactéries (https://en.wikipedia.org/wiki/Bacteriophage). Ils ne tuent pas nécessairement leurs hôtes, y demeurant dormant. Le plus souvent ils intègrent leur génome à celui de ceux-ci.

Chaque individu chez l’humain dispose de ses propres types de phages. Les nouveau-nés humains naissent dépourvus d’un virome identifiable. Ils les acquièrent progressivement, de même que les bactéries et autres composants du microbiome.

Les bactéries de leur coté ont développé des stratégies analogues. Il se produit en fait une sorte de course à l’armement se traduisant par un équilibre dans le nombre et la pugnacité des adversaires en présence.

Il résulte de ce qui précède qu’il est devenu prioritaire d’identifier chez les humains les domaines où la coopération entre virus et bactéries entraîne des résultats favorables, non seulement à chacune de ces espèces, mais à la survie en bonne santé de l’humain lui-même. Il se révèle que ces domaines sont de plus en plus nombreux.

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