La France vient de donner au monde entier l’image d’une encore grande puissance, dotée de l’arme nucléaire, au centre d’un ancien empire colonial s’étendant sur deux hémisphères, qui accepte de confier sa présidence à un enfant gâté sans aucune expérience diplomatique et sans aucun souci du bien commun.
Celui-ci avait décidé de dissoudre l’Assemblée nationale française au prétexte d’un mauvais résultat de ses partisans une semaine auparavant lors des élections europénnes. « J’assume totalement d’avoir déclenché un mouvement de clarification » en dissolvant l’Assemblée, avait déclaré le président de la République dès le mardi 12 juin lors d’une conférence de presse.
« Quand 50 % des Français votent aux extrêmes, que vous avez une majorité relative à l’Assemblée, vous ne pouvez pas leur dire que l’on continue comme si de rien n’était’. Ce n’est pas les respecter, ce n’est pas les entendre », avait ajouté le chef de l’État. « Je veux qu’il y ait un gouvernement qui puisse agir pour répondre à leur colère, à leurs urgences ».
En fait, ce qu’il ne supportait pas était de constater le poids grandissant du Rassemblement National, ex Front National aux dépends des partis gouvernementaux. Il aurait voulu que sa majorité se tourne vers lui pour l ‘appeler au secours.
Mais la dissolution a eu l’effet contraire. En privant la nation de gouvernement à un instant critique, elle a provoqué une montée massive du Rassemblement National et surtout la reconstitution que nul n’attendait d’un Front populaire associant les forces de gauche sur le modèle de celui de 1936.
D’ores et déjà il apparaît qu’Emmanuel Macron fera tous ses efforts pour rendre ce Nouveau Front Populaire incapable de gouverner, alors que la France aura besoin au contraire d’une exécutif fort.
Le meilleur service que pourrait rendre le Président à la Nation serait de démissionner pour ne plus jamais revenir. Ce serait là déclencher un mouvement de clarification, pour reprendre son expression.
Jean-Paul Baquiast
Europe Solidaire 