18/06/2024 De la guerre en Ukraine à un conflit nucléaire mondial

Pour Ivan Timofeïev, directeur des programmes du club russe de discussion Valdaï, ce risque augmente de jour en jour. N’ayant pas accès aux sources russes, du fait de l’absurde politiques de sanctions imposée par l’Occident à la Russie, nous nous appuyons sur des informations fournies par Philippe Grasset, sur son site Dededensa. Voir notamment https://www.dedefensa.org/article/risques-nucleaires-et-election-us

«  Une fois de plus est abordée la question, ici scénarisée précisément, d’un affrontement en Ukraine aboutissant à l’utilisation d’une arme nucléaire, puis à un conflit nucléaire mondial et totalement dévastateur. Pour certains théoriciens et philosophes qui ont réfléchi au problème posé par une telle perspective, l’avenir au-delà d’un tel conflit porté au niveau stratégique global où il n’y a pas de gagnant, est tout simplement impensable.

(autrement dit, ce serait la fin de toutes les civilisations).

À proprement parler, les pays de l’OTAN sont impliqués depuis longtemps dans le conflit. Cela revêt plusieurs formes.

Premièrement, les pays occidentaux fournissent à Kiev une aide financière et militaire substantielle, notamment des systèmes d’armes de plus en plus sophistiqués et destructeurs. Comme les stocks d’armes de type soviétique dans les arsenaux des anciens alliés de l’URSS au sein de l’Organisation du pacte de Varsovie ont été épuisés, l’armée ukrainienne reçoit de plus en plus d’armements et de munitions d’origine occidentale.

Jusqu’à présent, les livraisons de masse ont été limitées par les capacités de production de l’industrie de défense occidentale et par la taille des stocks existants. Mais si les hostilités de poursuivent, la capacité industrielle pourrait augmenter. L’augmentation des approvisionnements est également inévitable en cas de trêve, ce qui permettrait à l’Ukraine de se préparer à une nouvelle phase des hostilités.

Moscou paraît se préparer au pire des scénarios, à savoir une augmentation constante de l’aide militaire occidentale à l’Ukraine. Outre la fourniture d’armes et de munitions, cette assistance comprend la formation de personnel, l’aide au développement de l’industrie et des infrastructures militaires, ainsi que le remboursement des dépenses dans d’autres domaines qui permettent à l’Ukraine de concentrer ses ressources sur le secteur de la défense.

Deuxièmement, l’Ukraine jouit d’un large soutien occidental sous forme de renseignements, y compris des données techniques provenant de satellites, de radars, d’avions de reconnaissance, etc. Les informations reçues permettent de mener un large éventail d’opérations, de la délimitation du théâtre d’opérations à l’identification de cibles spécifiques. Les fournisseurs de données peuvent être sélectifs pour en octroyer l’accès à la partie ukrainienne. Mais leur utilisation dans des opérations militaires contre la Russie ne fait aucun doute.

Troisièmement, des spécialistes militaires citoyens de pays de l’OTAN prennent part aux opérations militaires. Leur rôle n’est pas toujours officiel. Il peut s’agir de volontaires ou simplement de mercenaires sur la participation desquels les autorités de leurs pays ferment les yeux. Selon les estimations de la Russie, leur nombre était d’environ 2 000 en octobre 2023. Que cela soit exact ou non, il est clair que des étrangers se battent du côté de l’Ukraine, que leur participation est systématique et non fortuite, et qu’au moins certains d’entre eux sont des citoyens de pays occidentaux. Leur mort pourra être un prétexte à une intervention armée directe.

Un éventuel succès militaire majeur de l’armée russe.

Jusqu’à présent, la situation sur le front reste relativement stable. Mais l’armée de Moscou a déjà remporté d’importantes victoires locales, accru la pression, pris l’initiative, élargi le front offensif et peut-être accumulé des réserves pour des actions plus décisives.

Il n’y a aucun signe de reprise de la contre-offensive ukrainienne de l’année dernière. Kiev serait à court de munitions, bien qu’à l’avenir, ce déficit puisse être comblé par des fournitures extérieures. Des attaques périodiques sur le territoire russe avec des missiles de croisière, des drones et de l’artillerie causent des dégâts et des victimes, mais ne perturbent pas la stabilité du front.

De plus, de telles frappes renforcent la détermination de la Russie à créer des zones tampons, c’est-à-dire des territoires depuis lesquels Kiev ne pourra pas attaquer des cibles dans les régions russes.

Un éventuel effondrement de certains secteurs du front ukrainien et des avancées territoriales importantes des forces russes vers l’ouest deviennent un scénario de plus en plus réaliste.

Le fait qu’aucune avancée ni percée profonde n’ait eu lieu depuis un certain temps ne signifie pas que cela ne sera pas possible à l’avenir. Au contraire, cette probabilité augmente en raison de l’expérience au combat de l’armée russe, des fournitures du complexe militaro-industriel au front, des pertes du côté ukrainien, des retards dans la livraison du matériel occidental, etc.

La capacité de l’armée russe à réaliser de telles avancées et percées augmente également. Une offensive majeure réussi de l’armée russe vers Kharkov, Odessa ou une autre grande ville pourrait devenir le déclencheur d’une intervention occidentale directe.

L’intervention occidentale pourrait prendre plusieurs formes. Elle peut commencer par l’utilisation d’infrastructures, notamment des aérodromes des pays de l’OTAN. Un scénario plus radical consisterait à déployer un contingent issu de certains pays de l’OTAN à la frontière entre l’Ukraine et la Biélorussie. Enfin, une option encore plus radicale serait le déploiement de contingents militaires des pays de l’OTAN sur la ligne de front

Chacun de ces scénarios implique un affrontement direct entre les forces russes et celles de l’OTAN. Une telle situation poserait inévitablement la question d’une implication plus profonde des adversaires et, à plus long terme, d’un transfert du conflit militaire vers d’autres zones de contact avec la Russie, notamment la région baltique. À ce stade, il sera encore plus difficile d’arrêter l’escalade. Plus les pertes seront importantes pour les deux parties, plus le tourbillon des hostilités augmentera et plus elles se rapprocheront du seuil d’utilisation des armes nucléaires. Et alors il n’y aura plus de vainqueurs  » 

NB. Nous avons simplifié la forme mais, espérons le, en en conservant l’esprit 

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