12/06/2024 Notre réaction à l’exposé du président de la République

Le premier rôle d’un président de la République méritant ce titre, président tel que se voulait Charles de Gaulle, n’est pas d’essayer de donner du sens à une opinion publique lorsque celle-ci se montre incohérente, comme elle le fait aujourd’hui en France. Il lui est de préciser sa propre vision des choses. Celai lui permet de mesurer en quoi cette vision est acceptée, et dans quelle mesure il devrait la modifier pour susciter un plus large accord des citoyens.

Or les longs discours d’Emmanuel Macron le 12 juin, censés s’adresser à un électorat appelée à élire une nouvelle Assemblée Nationale, n’ont guère selon nous éclairé les électeurs. Plutôt que discuter d’interminables questions de détail destinées à préciser si ces électeurs se rangeaient à droite, à gauche ou au centre, Emmanuel Macron se devait de donner le résumé des choix qui s’imposent aujourd’hui à la Nation.

Le premier choix est militaire. Comment et avec quels sacrifices la France entend- elle se doter de forces armées suffisamment expertes et bien équipées non pas pour faire jeu égal mais au moins pour résister un temps suffisant aux grandes puissances souhaitant soumettre militairement la France. Or la liste des armements dont il es indispensable de disposer pour être entendu ne cesse de s’allonger. Il faut l’admettre.

Le second relève du spatial. La France s’était honorablement fait connaître dans le domaine du spatial sous-orbital avec sa fusée Ariane et quelques satellites scientifiques honorables. Mais désormais elle se devrait de figurer en bonne place dans la course à la face cachée de la Lune, la course à Mars et à ses satellites, et au delà la course pour l’exploration du Deep Space. Inutile de préciser que si la France renonçait se donner une présence significative dans ces domaines, face à des entrepreneurs tels qu’Elon Musk, sans mentionner la Chine, elle perdrait vite tout son crédit au plan international.

Le troisième domaine est scientifique. Pour résumer, la France devra-t-elle renoncer à relever l’héritage de Pasteur dans la lutte mondiale pour l’identification et la destruction des nouveautés virus et nouvelles bactéries qui ne cessent d’apparaître du fait du réchauffement climatique ? Devra-t-elle renoncer à figurer en tête dans la course à la biologie artificielle et à l’homme dit augmenté, course dans laquelle elle dispose d’excellents spécialistes mais qui doivent s’établir à l’étranger pour pouvoir travailler ?

Les soi-disant experts en communication que rémunère l’Elysée diront que si Macron avait tenu un tel discours il n’aurait pas été compris par ceux qui sont seulement intéressé par la hausse de leur pouvoir d’achat. Faisons le pari contraire.

Jean-Paul Baquiast, rédacteur en chef de Europesolidaire.eu

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