Récemment nous annoncions une collaboration entre le CEA-Leti de Grenoble avec la finlandaise IQM quantum computer pour développer des puces d’ordinateurs quantiques dites photoniques quantiques.
Aujourd’hui, on apprend que le start-up française Pascal vient de conclure un accord avec l’énergéticien saoudien Aramco pour lui livrer un ordinateur quantique en 2025. Un succès notable pour Pascal et son PDG, Georges-Olivier Reymond.
Cette vente s’inscrit dans un partenariat de longue date entre les deux entreprises. La start-up française dispose de bureaux à Riyad et travaille sur des applications avec Aramco depuis 2022. Aramco avait, elle, contribué, via son fonds Wa’ed Ventures et pour une part « très minoritaire » du capital, à la levée de 100 millions d’euros de Pasqal en 2023.
Les cas d’usage de la machine devraient toutefois rester limités : les 200 qubits de l’ordinateur prévus ne sont pas encore des « qubits logiques », ou qubits sans erreur, ce qui limite les applications à des situations où les erreurs commises sont contrôlables.
Cette annonce vient couronner une année déjà riche pour Pasqal, qui va également livrer deux ordinateurs quantiques à des centres de calcul français (GENCI) et allemand (Forschungszentrum Jülich) et qui vient d’annoncer avoir résolu un problème de planification de satellites avec Thalès. L’entreprise, forte de ses 200 salariés, espère pouvoir construire une machine à 10 000 qubits d’ici trois ans.
La bataille pour le qubit logique est loin d’être gagnée. De nombreuses start-up commencent à commercialiser leurs solutions : c’est le cas en France de Quandela, déjà citée qui a inauguré son premier ordinateur quantique chez OVH en mars, ou d’Alice & Bob, qui vient d’annoncer cette semaine la mise à disposition de sa puce quantique chez des clients de Google Cloud. Des solutions toutefois plus modestes : l’ordinateur quantique d’OVH, installé sur le site de Croix (Nord), est actuellement limité à deux qubits.
Surtout, l’américain IBM, qui commercialise déjà des ordinateurs quantiques, vient d’annoncer un investissement de 45 millions d’euros dans son centre de recherche français, basé à Saclay (Île-de-France) : de quoi permettre l’embauche d’une cinquantaine de chercheurs et d’ingénieurs pour travailler sur la correction d’erreurs, le code ou encore le développement de cas d’usage. Avec un objectif : développer le premier qubit logique à l’horizon 2030.
Un objectif partagé par Pasqal, qui envisage des produits intégrant des qubits logiques « dans dix ans ».l
Les solutions techniques divergent : Pasqal utilise des atomes neutres, là où la solution de Quandela est basée sur de la photonique et celles d’Alice & Bob https://alice-bob.com/ ou d’IBM sur la supraconductivité. Il y a de la place pour plusieurs technologies, avec des problèmes qu’une technologie spécifique traitera mieux qu’une autre.
