.. En décembre 2022 Emmanuel Macron avait surpris beaucoup de monde en faisant allusion à la cryptographie post-quantique et à son intérêt dans les communications diplomatiques.
Ce terme désigne de nouveaux algorithmes, plus sécurisés, qui devraient résister à la révolution imminente de l’ordinateur quantique. Ceux-ci pourront effectuer des calculs à une vitesse beaucoup plus élevée que l’informatique actuelle. Ils pourront aussi décrypter rapidement des données chiffrées.
Les chiffrements symétriques et assymétriques seront tous les deux affectés. Le chiffrement symétrique utilise une seule clé pour chiffrer et déchiffrer les données protégées. Ce chiffre doit donc être communiqué à toutes les personnes qui ont besoin d’y accéder. Dans ce cas, la solution est simple. Il suffit pour protéger les données d’augmenter la taille de la clé, c’est-à-dire le nombre de ses caractères, sans changer l’algorithme
Mais ce sera le chiffrement asymétrique qui sera particulièrement vulnérable Celui-ci est basé sur deux clés, une clef privée et une clef publique. La clé publique du destinataire sert à chiffrer les données qui lui sont envoyées, et seule sa clé privée permet de les déchiffrer. Cette méthode est utilisée pour les échanges sécurisés, y compris les messageries instantanées.
C’est ici qu’intervient le message du président de la République. La cryptographie post-quantique désigne de nouveaux algorithmes de chiffrement qui résistent à l’ordinateur quantique. De plus, leur fonctionnement n’implique pas l’utilisation d’un ordinateur quantique, ils peuvent être implémentés sur tous les appareils actuels.
Cette « cryptographie post-quantique » s’appuie sur une solution développée par CryptoNext Security, une start-up issue de l’Inria, du CNRS et de l’université Paris-Sorbonne.
Le message a été envoyé le 30 novembre et chiffré grâce aux algorithmes Crystals-Dilithium, sélectionné notamment par le NIST (organisme de standardisation américain), et Frodo-Kem, un parmi plusieurs sélectionnés par l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI). Les algorithmes choisis seront certainement intégrés à une future norme, que le gouvernement souhaite déployer rapidement.
Le communiqué indique que « le Gouvernement français présentera, d’ici la fin du premier trimestre 2023, un premier plan d’action, intégrant une méthodologie et un calendrier de migration vers la cryptographie post-quantique de ses infrastructures critiques ».
