La réalisation de réacteurs faisant appel à la fusion nucléaire est généralement considérée comme pouvant répondre à tous les besoins d’énergie de l’humanité jusqu’à la fin de ce siècle. Elle est plus simple dans son principe que l’actuelle fission utilisée dans les réacteurs actuellement en service. De plus, elle ne nécessitera pas le recours à de grandes quantités d’uranium. Celui-ci est devenu un enjeu de puissance international disputé. Enfin la fusion ne produira que peu de retombées radioactives contaminantes.
Une trentaine de pays et d’organisations ont décidé de s’associer au sein d’un groupe de recherche nommé Iter (en latin le chemin). dont le centre stratégique se trouve à Cadarache. Son objectif est de préparer en commun la construction d’un tokamak expérimental géant. Il a été convenu que chacun des partenaires pourra poursuive des recherches indépendantes jusqu’au succès final. Certains d’entre eux avaient déjà annoncé des succès partiels encourageants
Désormais, les réalisations s’enchaînent. C’était déjà le cas avec le JT-60SA, un projet commun entre le Japon et l’Union européenne. Il a été inauguré en décembre dernier après 15 ans de travaux à l’Institut de fusion de Naka, à une centaine de kilomètres au nord-est de Tokyo. Le JT-60SA est un « tokamak« , c’est-à-dire un réacteur à fusion dont le plasma est contrôlé et confiné par des méga-aimants. C’est un projet satellite d’Iter.
Pour provoquer la fusion, il faut parvenir à créer du plasma – un gaz chaud électriquement chargé – et le maintenir à des températures bien supérieures à celles régnant au cœur du soleil, d’au moins 100 millions de degrés Celsius. Il faut aussi contrôler la densité du plasma et le confiner pour le tenir à distance des parois de la chambre à vide en forme d’anneau où il est généré, sans quoi la fusion cesserait immédiatement.
Aujourd’hui la start up britannique First Light Fusion https://firstlightfusion.com/ annonce une nouvelle méthode pour déclencher la fusion. Elle s’est inspiré pour cela de la petite crevette pistolet (pistol shrimp)
La crevette-pistolet ne fait que quelques centimètres mais elle possède une arme redoutable : l’une de ses pinces est plus grande que l’autre et est capable de produire en se refermant un puissant jet d’eau qui crée une ode de choc et étourdit ou démembre la proie.
First Light Fusion propose pour déclencher la fusion nucléaire, un projectile dit ultra-rapide high-velocity projectile. Celui-ci comporte deux dispositifs, un amplificateur et une capsule pour le combustible. L’amplificateur augmente la pression de l’impact avec le projectile. Une onde de choc se forme et produit une cavité . Quand celle-ci s’effondre elle déclenche un jet à haute pression qui vient heurter la paroi d’enceinte et génère une pression supérieure à celle de l’onde initiale . Le même résultat, selon First Light Fusion, sera obtenu par un laser de très haute énergie dont elle a entrepris l’étude.
