28/06/2024 Les trous noirs dans un univers en expansion

Rappelons qu’en astrophysique, un trou noir est un objet céleste si compact que l’intensité de son champ gravitationnel empêche toute forme de matière ou de rayonnement de s’en échapper. Wikipédia

Au centre d’un trou noir se situe une région dans laquelle le champ gravitationnel et certaines courbures de l’espace-temps divergent à l’infini, quelles que soient les directions choisies . Cette région s’appelle une singularité gravitationnelle. La matière qui entre dans le trou noir se retrouverait comprimée dans un même point central, dit une singularité gravitationnelle. Nos conceptions du temps et de l’espace ne sont plus applicables dans cette singularité..

Les trous noirs, des objets célestes d’une densité extrême et d’une force gravitationnelle si intense que même la lumière ne peut s’en échapper, ont été prédits pour la première fois par Karl Schwarzschild en 1916.

Utilisant les équations de la relativité générale d’Einstein, Schwarzschild décrivait alors un objet massif, non rotatif, et parfaitement sphérique, donnant naissance au concept d’horizon des événements. Il s’agit d’une surface critique entourant le trou noir où toute matière ou énergie se trouvant à l’intérieur est irrémédiablement attirée vers le centre du trou noir. L’horizon des événements serait ainsi considéré comme le point de non-retour.

Depuis lors, les astronomes ont découvert que la plupart des galaxies, y compris la Voie Lactée, abritent des trous noirs supermassifs en leur centre.

Plus récemment, une étude menée par Nikodem Popławski, de l’Université de New Haven, étude dont nous publions ci-dessous les références et l’abstract, a apporté un éclairage nouveau sur la relation entre les trous noirs et l’expansion de l’univers. Il a essentiellement découvert que dans un univers en expansion, les équations d’Einstein imposent que le taux d’expansion de l’univers au niveau de l’horizon des événements d’un trou noir soit une constante liée uniquement à la constante cosmologique. Elle est souvent interprétée comme la densité d’énergie du vide de l’espace-temps et est aujourd’hui connue sous le nom de densité d’énergie sombre.

Pour parvenir à cette conclusion, Popławski a utilisé la solution dite de McVittie qui a été développée en 1933 par le mathématicien et cosmologiste britannique George McVittie. Il avait résolu les équations d’Einstein pour décrire la structure de l’espace-temps autour d’une masse dans un univers en expansion. Il avait ainsi montré que près de cette masse, l’espace-temps ressemble à celui décrit par Schwarzschild avec un horizon des événements, tandis que plus loin de la masse, l’univers s’étend de manière similaire à notre univers actuel

Quelles implications ?

Popławski a donc découvert que le taux d’expansion de l’espace à l’horizon des événements doit être une constante. Comme mentionné précédemment, elle est liée uniquement à la constante cosmologique, ou densité d’énergie sombre, ce qui implique que l’énergie présente à l’horizon des événements est uniquement de l’énergie sombre

Les implications de cette découverte sont significatives. Tout d’abord, elle suggère que l’univers ne s’étend pas uniformément, mais que différentes régions se développent à des rythmes différents, une variation connue sous le nom de « tension de Hubble ». Cette tension provient de la différence entre les mesures du taux d’expansion de l’univers selon qu’elles soient basées sur des observations anciennes ou plus récentes comme le fond diffus cosmologique.

Popławski avance que cette différence peut être expliquée en analysant correctement l’espace-temps autour des trous noirs dans un univers en expansion par appel à la théorie de la relativité genérale d’Einstein.

En d’autres termes, les variations dans le taux d’expansion peuvent être attribuées aux effets de la gravité et de l’espace-temps près des objets massifs comme le sont les trous noirs.

De plus, ses calculs indiquent que pour permettre ces variations dans l’expansion, la constante cosmologique, qui représente la densité d’énergie sombre, doit avoir une valeur positive. Cette constante est essentielle pour maintenir l’univers ouvert et en expansion constante. Si elle était négative ou nulle, l’univers serait fermé et incapable de supporter l’expansion observée, ce qui contredirait les données actuelles de l’observation.

Ainsi, les travaux de Nikodem Popławski enrichissent non seulement notre compréhension des trous noirs, mais ils pourraient également transformer notre vision de l’expansion de l’univers et de l’énergie sombre. Ces découvertes apportent de nouvelles questions et hypothèses, orientant la recherche en cosmologie vers des horizons encore inexplorés.

Référence

[Submitted on 26 May 2024]

Black holes in the expanding Universe

Nikodem Popławski

If the Universe is closed, there must exist a constant and positive energy density of vacuum (cosmological constant). By analyzing the McVittie metric, we show that in the expanding Universe: the Hubble parameters at the event horizons of all centrally symmetric black holes are equal and related to the cosmological constant, black holes do not grow with the expansion of the Universe, and different regions of the Universe expand at different rates (Hubble tension).





Cite as:arXiv:2405.16673 [gr-qc]
 (or arXiv:2405.16673v1 [gr-qc] for this version)
 https://doi.org/10.48550/arXiv.2405.16673 Focus to learn more


Référence

[Submitted on 26 May 2024]

Black holes in the expanding Universe

Nikodem Popławski

If the Universe is closed, there must exist a constant and positive energy density of vacuum (cosmological constant). By analyzing the McVittie metric, we show that in the expanding Universe: the Hubble parameters at the event horizons of all centrally symmetric black holes are equal and related to the cosmological constant, black holes do not grow with the expansion of the Universe, and different regions of the Universe expand at different rates (Hubble tension).





Cite as:arXiv:2405.16673 [gr-qc]
 (or arXiv:2405.16673v1 [gr-qc] for this version)
 https://doi.org/10.48550/arXiv.2405.16673 Focus to learn more


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