Il s'agit de l'effet rebond dit aussi paradoxe de Jevons. L'effet rebond correspond à l'ensemble des mécanismes économiques et comportementaux qui annulent une partie, ou la totalité, des économies d'énergie résultant des gains d'efficacité. Ainsi, selon un exemple donné par l'article, si les ingénieurs parviennent à diminuer de moitié la consommation d'essence nécessaire pour parcourir un kilomètre en voiture, grâce à des moteurs moins exigeants en carburant, les automobilistes peuvent aussi parcourir deux fois plus de kilomètres avec le même budget. C'est ce qui se produit en général. A terme, l'augmentation du trafic routier conduira à des investissements visant à augmenter l'efficacité du réseau routier plutôt qu'à une amélioration du réseau ferroviaire.
On pourrait en conclure qu'il sera impossible d'espérer lutter contre le réchauffement climatique. Toutes les mesures directes prises en ce sens entraîneront par effet rebond une augmentation des températures globales. A ceci s'ajoutera l'effet des politiques sociales visant à augmenter le niveau de vie des populations dites défavorisées. Au plan mondial il faudra ainsi tenir compte du fait que des milliards d'humains voudront accéder au niveau de vie dont bénéficient les pays les plus avancés.
Ainsi, il faut accueillir avec un certain scepticisme les déclarations récentes du premier ministre indien Narendra Modi selon lesquelles l'Inde participera à la lutte contre le réchauffement mondial. Bien que certainement utiles, les politiques en ce sens n'auront qu'un effet limité si l'on considère le surpeuplement des principales villes indiennes et le faible niveau de vie, au regard des critères occidentaux, des habitants de ces villes.
Ceci voudrait-il dire que le monde deviendrait vite inhabitable, par le seul fait du progrès technique et de l'augmentation de la densité des peuplements ? On peut le craindre.
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