Observons cependant que, dans un pays normal, ces détours complexes s'apparenteraient à de la corruption, corruption contre laquelle le président Petro Poroshenko a proclamé haut et fort devant le parlement qu'il entendait mener une lutte impitoyable, en s'inspirant des « exemples étrangers ».
Deux ministres américains dans le gouvernement ukrainien. Pourquoi pas trois?
Faut-il rappeler que Natalie Ann Jaresko, née le 24 avril 1965 à Chicago (Illinois, États-Unis), est une femme politique américaine d'origine ukrainienne, directement issue de Wall Street. Diplômée de l'université Harvard et de l'université de Chicago, elle a occupé divers postes au département d'État des États-Unis, le dernier étant chef de la section économique de l'ambassade des États-Unis en Ukraine. Elle est co-fondatrice et directrice générale du fonds d'investissement Horizon Capital. Elle vient de recevoir la nationalité ukrainienne pour pouvoir exercer ses fonctions de ministre des finances sans trop faire jaser.
Elle n'est pas la seule. Petro Porosité a par ailleurs nommé ministre de la santé un certain Alexandre Kvitashvili, consultant américain d'origine géorgienne dans les domaines de la santé pour divers organismes,internationaux. Celui-ci vient de recevoir également la nationalité ukrainienne. Il pourra utilement conseiller sa compatriote (compatriote à un double titre, américain puis désormais ukrainien), sur la meilleure façon de supprimer les services publics de santé (comme en Afrique de l'ouest précédemment, pour le plus grand bénéfice du virus Ebola), tout en améliorant le niveau sanitaire de la population.
Nous suggérons qu'une troisième personnalité américaine, issue cette fois-ci du Département d'Etat, soit nommée dans les fonction de ministre des affaires étrangères de Kiev. Ainsi le courant passerait mieux entre les deux gouvernements.
La porte parole du Département d'Etat américain Marie Harf a vigoureusement démenti les bruits ignobles selon lesquels ledit département d'Etat, et notamment son chef John Kerry, auraient joué le moindre rôle dans ces nominations. Il est vrai que ce dernier n'a pas été vu à Kiev dans les dernières 24 heures, tout occupé qu'il était à renforcer la volonté de plus en plus chancelante des gouvernements européens à se passer du gazoduc South Stream. Ces gouvernements, on ne sait pourquoi, semblent ne pas croire que des importations de gaz de schiste liquéfié venant des Etats-Unis pourraient aisément remplacer le gaz russe.